Quinze
harraga algériens seraient portés disparus au large
de l'Espagne. Salvamento Marítimo,
l'établissement public chargé de la sûreté maritime dans les eaux espagnoles, a
suspendu ses recherches pour retrouver 15 naufragés qui avaient quitté les
côtes algériennes à bord d'une patera, cinq jours
auparavant. Selon la presse espagnole, la recherche des personnes disparues
dans les eaux de Cabo de Gata,
ou cap de Gate, situé au sud de la péninsule
ibérique, dans la province d'Almería, a été suspendue après le sauvetage de
deux hommes. Il était environ 11 h 48, heure à laquelle le navire marchand Reunion Bay a reçu une
notification l'informant de la présence d'un homme à la mer sans gilet de
sauvetage, à environ 40 miles est-sud-est de Cabo de Gata. Un hélicoptère a été mobilisé dans l'opération de
sauvetage. A son arrivée, selon la même source d'informations, il a repéré deux
personnes qui avaient été repêchées par les sauveteurs. Les deux rescapés ont
été pris en charge, leur état de santé a été jugé bon, malgré des signes
d'hypothermie. Des sources du secours maritime ainsi que de la police espagnole
ont souligné toutefois des contradictions dans le témoignage des deux rescapés
qui ont donné des versions complètement différentes sur les raisons de leur
présence en mer au moment de leur sauvetage et sur les conditions de la
traversée.
Les
recherches qui se sont poursuivies mardi après-midi, tant par air que par mer,
après le sauvetage des deux hommes, et les restes d'une patera,
à moitié immergée, et sans occupants ont été localisés. Les deux naufragés
évacués vers le port d'Almeria ont été placés en garde à vue. L'un d'eux a été
placé au refuge temporaire pour étrangers (CATE), où il a déjà reçu un ordre
d'expulsion, tandis que l'autre a été emmené à l'hôpital pour des tests de
routine après des signes de malaise. Cet épisode laisse supposer qu'une
nouvelle voie maritime clandestine est en train de s'ouvrir entre l'Espagne et
l'Algérie alors que les services de sécurité espagnols tentent de déterminer si
les quatre navires qui ont atteint Ibiza ces derniers jours l'ont fait
conformément à un plan élaboré. En effet, 63 harraga
ont été arrêtés cette semaine après avoir accosté sur l'île des Baléares, eux
qui ont embarqués des côtes de Sidi Fredj et Dellys à
bord de quatre embarcations. Les services de sécurité s'interrogent sur ce qui
s'est passé entre samedi et dimanche pour que quatre bateaux accostent sur le
sol d'Ibiza ? Un modus operandi similaire existe
entre ces débarquements : ils sont arrivés d'Algérie et les caractéristiques
des bateaux - ainsi que celles de leurs moteurs - sont identiques. Le profil
des passagers interpelle également, des hommes adultes pour la plupart.
Cependant, la délégation gouvernementale aux Îles Baléares exclut qu'il
s'agisse d'une nouvelle voie maritime pour la traite des êtres humains alors
que les enquêteurs continuent de rassembler toutes les informations possibles à
ce propos. Selon les statistiques de Frontex, la voie
de migration dans la Méditerranée occidentale -celle qui implique l'Espagne-
est la deuxième voie la plus active pour tenter d'atteindre l'Europe. En
juillet dernier, 2.900 personnes en provenance d'Afrique du Nord sont arrivées
en Espagne contre 10.500 pour le reste du continent.