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Le
ministère de la Justice a tenu à démentir les informations relayées par
certains médias, les 29 et 31 août derniers, relatives aux conditions
d'incarcération de Samira Messouci, l'élue RCD, à
l'APW de Tizi-Ouzou. Dans un communiqué rendu public, samedi dernier, le département
de Belkacem Zeghmati est
revenu sur les informations publiées sur la base d'un compte-rendu fait par le
Comité national pour la libération des détenus (CNLD), composé de membres des
familles des détenus d'opinion, qui avait dénoncé, jeudi dernier, les
conditions de détention des manifestants poursuivis pour avoir brandi l'emblème
amazigh, lors des marches du vendredi 21 juin. Des médias avaient fait part de
la privation de Samira Messouci, incarcérée à
l'établissement de rééducation et de réhabilitation, de soins médicaux, du port
de la tenue traditionnelle ainsi que de se voir obliger de porter le voile. «
Après avoir mené les investigations nécessaires, le ministère de la Justice,
dément ces faits relayés par certains médias, et souligne qu'il s'agit de faits
présentés par une source d'information, en dehors de leur contexte et par
conséquent amplifiés d'une façon sensationnelle pour servir à des fins autres
que celles déclarées », précise le communiqué. Ce dernier explique qu'à propos
des « détails des faits prétendus » qu'il est, notoirement, connu que « le port
de la tenue traditionnelle ou le non-port du voile sont des libertés
individuelles garanties pour tout un chacun et qu'aucun établissement
pénitentiaire ne peut imposer le contraire ». La même source ajoute qu'il n'a
été demandé à la détenue « que de se couvrir la tête en passant devant le bloc
pour hommes, lors de son transfert vers le tribunal ». A ce sujet, le
communiqué du CNLD avait indiqué que l'administration pénitentiaire a interdit
« le port de la robe kabyle et du foulard qu'elle a choisi elle-même (ndlr
Samira Messouci) devant la condition insistante de
cette administration de vouloir lui imposer de porter le hijab, le jour de son
jugement au tribunal de Sidi M'hamed, portant ainsi
atteinte, une fois de plus, à sa conviction et à sa liberté de choix ».
Quant aux examens médicaux pour femmes, le communiqué du ministère de la Justice précise qu'ils sont assurés par un médecin (femme) dans leur bloc sauf dans le cas des examens radiologiques qui nécessitent le passage de la patiente devant le bloc hommes. « Cela a été interprété d'une façon contraire au contexte de l'incident relayé et à la bonne foi de l'administration pénitentiaire qui n'a jamais porté atteinte à sa liberté personnelle ni à celle d'autres détenues », se justifie la même source. « Au sujet des allégations selon lesquelles la santé de la détenue s'est détériorée, nous précisons, ajoute le communiqué, qu'avant son entrée à l'établissement pénitentiaire, la concernée souffrait d'ecchymose au niveau de l'épaule et que le médecin traitant affirme qu'elle se plaint actuellement de douleurs au niveau du coude mais son état de santé est bon, confirmé par un examen radiologique (absence de fracture, d'inflammation ou de complications)». Le CNLD avait affirmé que « pour pouvoir se soigner à l'infirmerie, on lui impose de porter un hijab sous prétexte que l'infirmier qui doit l'examiner est de sexe masculin. Refusant ce chantage, Samira Messouci se retrouve privée depuis le 28 juin, jour de son arrestation, de soins suite aux traumatismes causés par les brutalités des policiers qui l'ont appréhendée». Par ailleurs, et au sujet de la procédure judiciaire, le Comité a dénoncé « un traitement qui s'étire volontairement dans le temps » pour « faire des détenus une monnaie d'échange ou un moyen de chantage pour la concrétisation de la feuille de route pour régénérer le système qui a ruiné le pays », réclamant leur libération « immédiate et inconditionnelle ». |
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