Une
fois encore, le chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd
Salah, s'est attaqué et a dénoncé dans une intervention devant les cadres de la
2ème région militaire la « bande » et « ses acolytes ». Dans cette intervention
marquant le troisième jour de sa visite dans la 2ème région militaire, Gaïd Salah s'en est pris « aux ambitions de la bande et de
ses acolytes », estimant qu'elles ne « se réaliseront pas ». « Cependant, a-t-il dit, les ambitions de la bande, de ses acolytes et
de ceux qui gravitent autour d'elle sont loin de se réaliser, car l'institution
militaire, et nous le réitérons avec insistance, saura contrecarrer avec force
et rigueur toutes ces parties hostiles », « et ne permettra à quiconque de
porter atteinte à la réputation de l'Algérie parmi les nations ». Gaïd Salah, menaçant, assure que l'ANP saura « mettre en
échec tous les plans abjects de ces parties et de ces mercenaires, dont les
positions sont de plus en plus inconstantes et contradictoires. » Pour lui, la
« bande et ses acolytes » sont dirigés par leurs « maîtres, qui les contrôlent
et les dirigent comme bon leur semble, en tentant de minimiser le rôle de
l'Algérie sur le plan régional et international ». Sans les citer nommément, le
chef d'état-major de l'ANP estime que « l'Algérie n'a pas besoin de ce genre de
personnes, elle a plutôt besoin de patriotes fidèles qui travaillent selon des
plans étudiés, en faisant preuve de sens de responsabilité et de réserve, tout
en évitant de faire des déclarations irréfléchies aux conséquences improbables,
et en œuvrant à proposer des initiatives qui servent l'intérêt du pays et
contribuent à sa sortie de crise ».
Revenant
sur la solution des élections présidentielles qu'il préconise comme étant le
seul agenda valable de sortie de crise politique, il affirme que «ce peuple est
le seul à choisir librement et dans la transparence le futur président de la
République ». Là également, il ne manque pas de critiquer, mais sans la
définir, la « bande », en relevant que « notre pays ne sera pas bâti par la
bande qui n'a jamais connu véritablement l'Algérie et son peuple, ni ne l'a
soutenu pendant les moments difficiles et lors des crises ». Le chef
d'état-major de l'ANP reste droit dans ses bottes et ne conçoit pas de sortie
de crise sans la tenue d'élections présidentielles, une issue constitutionnelle
qu'il défend et affirme à chacune de ses sorties sur le terrain. Au second jour
de sa visite d'inspection dans la 2ème région militaire, il avait déjà affirmé
sa position, qui reste inébranlable : pas de transition politique mais des
élections présidentielles, soutien au panel et au dialogue pour organiser et
préparer les élections présidentielles, et refus des autres solutions de sortie
de crise proposées par l'opposition et les organisations de la société civile.
Pour Gaïd Salah, l'unique feuille de route de sortie
de crise est un dialogue inclusif devant mener vers la tenue d'élections
présidentielles, seule alternative à ses yeux pour un retour à la légalité
constitutionnelle. Dès lors, il s'agit pour lui de mettre sous le boisseau «
toutes les phases de transition dont les conséquences sont périlleuses, clamées
par certaines parties, qui n'ont d'autres objectifs que l'aboutissement de
leurs intérêts étroits et ceux de leurs maîtres », en référence à « la bande ».
Et, plus que tout, il refuse tout « préalable» ou condition pour la conduite de
la mission du panel que dirige M. Karim Younès, qui
ne peut être que l'organisation d'élections présidentielles.