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Le
phénomène de la fermeture des routes refait surface ces derniers temps à Tizi
Ouzou après une accalmie depuis le début des manifestations du mouvement
populaire. En effet depuis quelques jours, les habitants de plusieurs localités
de la wilaya recourent à ce moyen de pression sur les autorités locales afin de
les pousser à répondre favorablement aux revendications liées à leur cadre de
vie. En trois semaines, trois tronçons routiers nationaux ont été fermés par
des habitants à Azeffoune, Aït Yahia Moussa et Tizi
Ouzou. La réaction rapide et favorable des autorités pour prendre en charge les
revendications objet de protestation incite le citoyen à faire de même pour se
faire entendre. Une telle forme de protestation n'est pas sans désagréments
pour les usagers pris en otage à chacune des fermetures de routes dont les plus
fréquentées sont ciblées par les protestataires.
Cette recrudescence du phénomène du blocage des routes est appréhendée à Tizi Ouzou à l'approche de la rentrée sociale, période propice pour les adeptes de ce moyen de protestation afin d'y recourir même de manière abusive. La légitimité des revendications à l'origine de ces fermetures récurrentes de routes ne convainc pas le citoyen qui se retrouve otage d'un conflit où il n'a aucune responsabilité ni de loin ni de près et encore moins se sentir concerné. Les conséquences de blocage de routes pour les usagers sont fâcheuses quand certains ratent d'importants rendez-vous professionnels, de soins médicaux ou autres. La vie quotidienne du citoyen est sérieusement perturbée sur divers plans parfois même dans son approvisionnement en produits de première nécessité notamment quand la fermeture dure dans le temps. Cette forme de protestation est perçue comme une violation du droit du citoyen de circuler librement et de vaquer à ses occupations quotidiennes et elle est de plus en plus décriée par les populations. Et les risques de confrontation entre les protestataires et les usagers sont régulièrement présents à chacune des fermetures de routes. Tous les antécédents, parfois des pertes humaines, signalés lors des précédentes fermetures de routes ne semblent pas suffisants pour que des conclusions soient tirées afin de chercher d'autres formes de protestation sans porter atteinte à la vie quotidienne d'autrui. Ni les décès parmi les usagers pris dans les embouteillages engendrés par le blocage de routes ni les rixes qui éclatent lors de ces mêmes fermetures n'ont eu raison de ceux qui continuent à recourir à ce mode de protestation. Les acteurs de la société civile devraient s'impliquer davantage dans le travail de sensibilisation pour lutter contre ce phénomène qui explique certes la rupture du canal de communication entre le citoyen et l'autorité mais aussi l'émergence d'une forme de radicalisation dans la protestation qui n'est dans l'intérêt de personne. |
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