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Les
divergences, de fond et formelles, dans la conduite de l'actuelle phase de
transition et, plus que tout, mettre un terme à l'impasse politique actuelle,
restent patentes parmi les différents acteurs politiques. Le Front des Forces
Socialistes, après la rencontre de samedi des « dynamiques de la société civile
» et des partis d'opposition, qui avait décidé de créer une instance nationale
de coordination, s'est rebiffé et refuse de faire partie de cette initiative.
Dans un communiqué rendu public hier lundi, le FFS affirme qu'il a «toujours
préconisé le dialogue transparent pour résoudre la crise multidimensionnelle
que vit le pays depuis des décennies». Lors de la rencontre des dynamiques de
la société civile, le parti a « exposé son analyse de la situation politique du
pays et présenté les voies et moyens pacifiques de sortir le pays de cette
crise qui menace, si elle n'est pas résolue, son unité, sa stabilité et sa
souveraineté», indique le communiqué. Durant cette rencontre, le FFS «a
notamment mis en relief la nécessité primordiale d'engager une véritable
transition démocratique et un processus constituant souverain répondant aux
revendications du mouvement révolutionnaire pacifique, qui exige le changement
radical du système et l'avènement de la deuxième République basée sur le droit
et la démocratie ». Cependant, le FFS semble en désaccord avec la démarche prise
par cette rencontre et les décisions qui ont été prises. Il a ainsi averti «
l'opinion publique qu'il n'a pas été associé, ni de près ni de loin, à la
rédaction de la déclaration finale de cette rencontre, à laquelle il n'avait
accepté de participer que parce qu'elle devait se limiter à des échanges dans
le cadre du dialogue ». Dans sa déclaration finale, la rencontre a annoncé la
mise en place prochaine d'« une instance de coordination et de suivi chargée
d'élaborer des propositions et de rapprocher les points de vue sur la base des
documents du 15 juin, du 26 juin et du 6 juillet». Son objectif est de parvenir
« à l'organisation d'une conférence nationale dont la date sera annoncée
ultérieurement », indique un communiqué des dynamiques de la société civile
rendu public dimanche.
Le FFS ajoute que «c'est la raison pour laquelle il se démarque totalement de l'orientation politique diffusée à l'issue de cette réunion car elle s'articule sur un processus électoral factice décrié par le peuple algérien et ne reflète pas toutes les positions exprimées lors de cette concertation» ajoutant que «cette orientation ne fera que régénérer et renforcer le régime actuel dans le cadre d'un ordre constitutionnel dépassé et obsolète en totale opposition aux revendications légitimes du mouvement citoyen pour changer radicalement le système et fonder un Etat de droit démocratique et social ». Lors de cette rencontre des dynamiques de la société civile, la solution d'une élection présidentielle comme sortie de crise a été largement discutée, avec des partisans et des opposants, tout comme d'ailleurs la mise en place d'une Constituante, avant tout processus électoral. Par contre, le MSP a apporté son plein soutien à la démarche des dynamiques de la société civile. Le président du MSP Abderrezak Makri a affirmé « le soutien de son parti » à cette rencontre, et l'a qualifiée « d'opportunité et de nouvelle seconde initiative dans la démarche du dialogue sérieux. D'autant que l'opposition a pu dépasser ses divergences politiques et idéologiques comme en témoigne la présence de tous les acteurs concernés, et leur accord d'aller vers un dialogue sérieux et efficace». Lors des travaux de son université d'été, le MSP a indiqué, par la voix de son président, qu'il était disposé à participer à une élection présidentielle consensuelle, défendue en partie par les dynamiques de la société civile, si elle était décidée par le peuple pour une sortie de crise. «Le projet primordial du Mouvement reste le consensus national, mais à défaut le parti est disposé à participer à une élection présidentielle consensuelle, si elle est décidée par le peuple, que ce soit dans un mois ou dans un an», a déclaré M. Makri, qui a soutenu que son parti « est entièrement prêt à cette échéance électorale consensuelle et à toutes les éventualités en cas de son organisation, que ce soit dans un mois ou dans un an ». Il a également réitéré la position de son parti « en faveur d'un consensus national entre l'opposition et le pouvoir en vue d'aller vers un mandat présidentiel transitoire devant assurer la transition politique et économique pacifique du pays ». La rencontre de samedi à la Safex des dynamiques de la société civile avec les partis d'opposition avait plaidé pour le choix souverain du peuple « à travers un scrutin libre et honnête en réunissant les mécanismes et les garanties nécessaires », et les participants ont manifesté leur soutien à « un dialogue sérieux, responsable et souverain » qui nécessite un « climat politique adéquat avec la prise de mesures à même de rétablir la confiance (libération des détenus d'opinion, levée des pressions sur les espaces publics, libération des médias et levée du blocage des accès à la capitale) ». Un soutien au Hirak populaire a été également réaffirmé par les organisations et partis politiques présents, selon lesquels le Hirak doit « se poursuivre pacifiquement jusqu'à la satisfaction de ses revendications légitimes». |
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