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Le dialogue
mené par le panel semble s'acheminer vers un consensus national autour de la
tenue de l'élection présidentielle «dans les plus brefs délais» et aussi vers
la possibilité d'entamer tout de suite après des discussions sur l'éventualité
d'une assemblée constituante.
Le panel a «pris» tant bien que mal avec un emploi du temps plus ou moins chargé pour mener un dialogue national «inclusif» comme voulu par le chef d'état-major de l'ANP relayé par le chef de l'Etat. Gaïd Salah et Bensalah ont réussi à faire accepter l'idée à une large composante de la classe politique et du mouvement associatif tout autant qu'au personnel académique ou universitaire. Tous partagent pratiquement les mêmes idées, formulent les mêmes propositions et défendent les mêmes alternatives pour résoudre la crise politique du pays. L'on pense qu'il y a même une perte de temps à écouter différents personnels pour avoir au bout les mêmes réponses. Tous sont venus défendre des solutions de sortie de crise quasiment identiques, à savoir un dialogue «inclusif» en prévision de la tenue d'une conférence nationale pour mettre en place une autorité indépendante pour l'organisation des élections présidentielles dont la date sera fixée d'une manière consensuelle. Le panel s'est entretenu à cet effet jusqu'à aujourd'hui avec la grande majorité des partis et des représentants de la société civile qui se sont réunis le 6 juillet dernier à l'ESHR de Ain Benian. La plate-forme adoptée ce jour-là rejoint très largement l'esprit des nombreux discours prononcés jusqu'à hier, et ce depuis le déclenchement de la crise au moins de février, par Gaïd Salah et Bensalah. Hier, le panel s'est déplacé chez Abdelkader Bengrina pour discuter de tous ces volets. Premier parti représentant de la mouvance islamiste, Bengrina ne fera en principe pas de vague comme tente de le faire Abdellah Djaballah qui rejette la mission du panel parce que, avance-t-il, «son seul objectif est de tenir l'élection présidentielle.» Des échos de tiraillements C'est ainsi que le président du FJD bute contre un point qui est défendu et partagé par une grande majorité des acteurs politiques et socioprofessionnels. Pour l'heure, son opposition ne semble pas altérer «la mission du dialogue». Il faut reconnaître au panel qu'il a bien avancé dans ce sens au regard de l'incohérence qui caractérise ses actions depuis son installation et la cacophonie qui règne au sein de sa composante tant ses membres veulent tous parler pour donner leur avis individuellement alors qu'ils doivent s'en tenir à ce que déclare leur coordonnateur, Karim Younes. Ce ne sont pas les échos de tiraillement entre eux qui manquent. Certains d'entre eux refusent même de rencontrer certaines personnalités pour des raisons strictement individuelles, voire «d'incompatibilité d'humeur». D'ailleurs, le dialogue qu'ils défendent n'est pas aussi inclusif qu'ils le soutiennent. Les exclusions sont devenues très courantes pas seulement au niveau du panel mais chez tous ceux qui prétendent apporter des solutions à la crise politique. Le syndrome du leadership mine tous les milieux, y compris les plus novices de la politique. La rencontre de Ain Benian en a été un test important et Djaballah en a été le plus grand adepte. Tous ceux qui ont accepté de rencontrer le panel sont assimilés à la tendance «novembaria-badissia» y compris ceux qui se sont plaints d'avoir été le 6 juillet dernier infiltrés par «les agents» du pouvoir et ont «provoqué un remake de Ain Benian au siège de la Safex, aux Pins maritimes. L'évidence est qu'ils n'ont rien apporté de nouveau par rapport au contenu de la plate-forme de Ain Beninan qui a été adoptée par plus de 800 personnes comme affirmé par Nouredine Bahbouh, président de l'UFDS qui recevra aujourd'hui les membres du panel. En attendant que l'équipe de Karim Younes achève ses tournées chez les partis «nationalistes, conservateurs et islamistes (tendance centriste)», les tenants du courant «démocratique» s'activent à préparer leur première grande rencontre le 31 août prochain. Ils réitéreront certainement leur exigence d'une période de transition illimitée et sans institutions (constitutionnelles) et la mise en place d'une assemblée constituante. Une constituante par référendum ? Il y a cependant des échos de la tendance «novembaria-badissia» qui affirment avoir déployé de grands efforts pour tenter de faire admettre à ces partis composant «les alternatives démocratiques» qualifiés aussi de «laïcs», l'idée du dialogue et la tenue de l'élection présidentielle dans des délais raisonnables que la plate-forme de Ain Benian limite à 6 mois à partir de la mise en place de tous les instruments légaux pour «une élection crédible et transparente.» La nouveauté est qu'en échange de leur acceptation de cette feuille de route, promesse leur a été faite de l'ouverture «après les présidentielles » d'un débat autour d'une assemblée constituante dont la mise en place pourrait être soumise à adoption par voie référendaire. L'idée fait son chemin et pourrait être débattue lors de la rencontre du 31 août prochain. Septembre est là dans une semaine. Il constitue le test idéal à l'avancement de tout ce qui a entravé à ce jour la résolution de la crise politique. Il est cependant attendu que les appels à la désobéissance civile se font plus forts même si beaucoup sont persuadés que le général de corps d'armée «ne laissera jamais les choses aller dans ce sens.» Les partis «novembristes» attendant de lui de prendre des «mesures d'apaisement» pour détendre l'atmosphère. Ils pensent que les tragiques événements qui ont marqué le concert de Soulking au stade du 20-Août devraient être le prétexte idéal pour pousser au départ du gouvernement Bedoui et le changer «le plus vite possible» par un autre de «compétences nationales». |
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