L'ex-ministre
de la Justice et Garde des sceaux, Tayeb Louh, a été placé en détention provisoire, jeudi dernier,
par le Conseiller instructeur près la Cour suprême. Selon le communiqué du
procureur général de ladite Cour, il est poursuivi « pour abus de fonction,
entrave à la justice, incitation à la partialité et incitation à faux en
écriture officielle». Tayeb Louh
avait été convoqué par la Cour suprême pour être auditionné, dans des affaires
« punies par la loi », indiquait, mercredi, un communiqué du procureur général
de la Cour. « En date du 18 août 2019, le parquet général de la Cour suprême a
été destinataire, de la part du procureur général de la Cour d'Alger, du
dossier de procédures engagées à l'encontre de l'ex ministre de la Justice,
Garde des sceaux, Tayeb Louh
et d'autres personnes comparant avec lui dans des affaires punies par la loi »,
précisait la même source. « Conformément aux procédures légales, il a été
procédé à la constitution d'un dossier de levée de l'immunité d'un membre du
Conseil de la Nation ayant un rapport avec ces faits », ajoutait la même
source. En juillet dernier, l'Office central de répression de la corruption
(OCRC) avait été chargé d'ouvrir une enquête préliminaire, à son encontre,
concernant des faits à caractère pénal relatifs à la corruption. « Conformément
aux dispositions de l'article 11 alinéa 03 du Code de procédure pénale,
complété et modifié, le procureur de la République près le Tribunal de Sidi M'hamed précise qu'en date du 23 juillet 2019, l'OCRC a été
chargé d'ouvrir une enquête préliminaire à l'encontre du dénommé Tayeb Louh, ex-ministre de la
Justice, concernant des faits à caractère pénal relatifs à la corruption »,
indiquait alors un communiqué de la même instance juridique. « Dans ce cadre,
une interdiction de sortie du territoire national (ISTN) a été émise à
l'encontre du concerné, conformément à l'article 36 bis 1 du Code de procédure
pénale », précisait la même source. Rappelons qu'en avril dernier, et au plus fort
des arrestations d'anciens hauts responsables du pays, une rumeur avait circulé
sur l'interpellation de Louh. Quelques heures plus
tard, l'entourage de l'ancien ministre démentait l'information en postant sur Instagram une vidéo le montrant à l'avant d'un véhicule
officiel. Plus tard, l'ex-ministre invitait les journalistes à un point de
presse au siège du FLN à Hydra mais se contenta de diffuser une image vidéo
montrant présent au rendez-vous, sans plus de précisions. Ministre du Travail
depuis 2002, puis ministre de la Justice du 11 septembre 2013 au 31 mars 2019,
après l'intronisation de Bedoui, à la tête du nouveau
gouvernement, Tayeb Louh a
également été président du Syndicat national des magistrats (SNM).