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L'instance de dialogue et de médiation n'a pas reçu mandat
du mouvement populaire pour entreprendre la mission qu'elle s'est fixée. A aucun
moment d'ailleurs depuis sa constitution Karim Younes son chef de file et les
autres membres qui la composent n'ont émis la prétention qu'ils parlent et
agissent au nom du mouvement citoyen qui a provoqué un tsunami politique dans
le pays. Et comment se prévaudraient-ils de ce statut quand leur initiative est
férocement brocardée lors des marches du vendredi.
Mais qui d'entre les acteurs et activistes au sein du Hirak qui ont fait de l'instance de dialogue et de médiation leur tête de « Turc » peut se targuer d'exprimer à son endroit la position de ce Hirak quant à l'objectif auquel elle se voue ? Le principe que pour dénouer la crise politique il faut aller au dialogue entre ses protagonistes ayant pour finalité l'organisation d'une élection présidentielle est celui que prône l'instance drivée par Karim Younes. Il ne fait pas l'unanimité tant au sein du mouvement populaire que dans la classe politique issue de l'opposition ou des associations et organisations de la société civile. Les divergences qu'il suscite ne donnent aucune légitimité à ceux qui le pourfendent de se prétendre les porte-voix du mouvement populaire et surtout de soutenir que les démarches alternatives au dialogue que l'instance prône sont celles dont le mouvement populaire revendique la mise en œuvre. Si celui-ci affiche clairement son rejet de l'initiative de l'instance présidée par Karim Younes, ce n'est certainement pas refus du dialogue qu'elle se propose de faciliter. Il la décrie en raison qu'elle n'est pas exempte d'ambiguïté quant à la position de ses promoteurs sur les préalables mis par les marcheurs du vendredi à l'éventualité de l'ouverture d'un dialogue national. Ce qui n'induit en rien que le Hirak a définitivement fermé la porte au dialogue comme le proclament avec fausseté les acteurs politiques et sociétaux qui se sont érigés en détracteurs de l'option du dialogue et d'une élection présidentielle en guise de démarche de sortie de crise. Le pouvoir que ces milieux accusent d'être l'inspirateur de l'initiative de création de l'instance de dialogue et de médiation est celui qui a d'emblée ruiné ses chances d'obtenir quelque crédit à sa mission en ne faisant pas les gestes d'apaisement qu'elle lui a préconisés et qui auraient pu lui valoir l'écoute et le ralliement de tous ceux qui partagent avec elle que le dialogue est le seul mécanisme viable dans le contexte de la crise algérienne et non les contestables alternatives qui sont agitées pour faire pièce à sa démarche. S'il reste un espoir pour la démarche prônant le dialogue, c'est le pouvoir qui en a la clef. La dynamique dialoguiste ne s'enclenchera en effet que s'il renonce à l'enfermement dans le niet des préalables posés par le mouvement populaire. |
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