L'informel, qui s'identifie à travers le squat de la voie publique,
majoré avec le dépôt sur les trottoirs de déchets de matériaux de construction
ainsi que d'autres détritus provenant de l'entretien des jardins d'habitations,
jouxtant les bacs de poubelles puantes et fendues de part en part, d'une saleté
extrême car n'ayant jamais été lavées, constituent l'essentiel du spectacle qui
choque le regard du plus imperturbable dans les rues et boulevards du chef-lieu
à l'instar des trois autres municipalités de la daïra d'Aïn
El-Turck. Ces transgressions, qui
semblent a priori tolérées, ont pris une ampleur démesurée à la faveur de
l'allègre contribution de l'incivisme et du laisser-faire des uns et des
autres. Et comme le ridicule ne tue point, des camionnettes de marchands
ambulants proposant à la vente, à la criée, des fruits de saison, notamment le
melon et la pastèque, stationnent n'importe où et n'importe comment sur les
chaussées et les places publiques. Cette activité illicite est apparue comme
par enchantement au sein même du tissu urbain de ces trois municipalités
côtières, à la faveur d'une flagrant laisser-faire et de l'indifférence des uns
et des autres, et ce avec tous un éventail de désagréments et autres
contraintes qui se répercutent négativement sur la circulation routière et
piétonnière. Cette autre activité illicite est venue ajouter son exécrable
grain de sel aux déplorables paysages, naguère magnifiques, et qui font peine à
voir de nos jours. Ce piteux état de fait n'a nullement suscité une quelconque
réaction chez les responsables concernés pour un éventuel rappel à l'ordre
contre ces contrevenants. Pire encore, ces points de vente non autorisés
foisonnent de manière anarchique aux points stratégiques, plus particulièrement
en période estivale. Les véhicules utilitaires et les charrettes des marchands
ambulants ont vraisemblablement exploité l'aubaine pour inonder les
prestigieuses esplanades de la municipalité d'Aïn El-Turck où le sordide règne en maître absolu.
«Nous
avons vainement à plusieurs reprises signalé ce malheureux constat aux
responsables concernés, mais hélas rien n'a été entrepris pour tenter de
juguler un tant soit peu ce phénomène. Et pourtant, une simple inspection
aurait permis de prendre les mesures qui s'imposent contre ces contrevenants et
tenter ainsi de redorer le blason terni de notre lieu de résidence et de toute
cette contrée côtière», ont fait remarquer avec une pointe de dépit des
habitants de la localité de Bouisseville, abordés à
ce propos. Le même son de cloche s'est fait entendre chez d'autres riverains de
la daïra d'Aïn El-Turck,
qui a été désignée, ironie du sort, comme zone d'appui pour les Jeux méditerranéens
que devra organiser Oran dans moins de deux années.