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De
nouveau, la réforme du baccalauréat, devenu un vieux serpent de mer, revient au devant de l'actualité du secteur de l'éducation, à deux
semaines de la rentrée scolaire.
Jeudi, durant sa visite dans la wilaya d'Aïn-Defla, le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed, avait indiqué que le projet de réforme du baccalauréat est toujours en cours. Il a déclaré en substance que «le dossier de la réforme du baccalauréat est toujours en cours d'étude». Le ministre a ajouté que «plusieurs mesures seront dévoilées ultérieurement». Invité par Le Quotidien d'Oran à commenter les déclarations du ministre, le coordinateur du Snapeste, M. Meziane Meriane, a estimé qu'il faut «dire clairement qu'il n'y a pas de réforme du bac. Réduire cet examen en le ramenant à trois jours, ce n'est pas une réforme ; je dirais qu'on économise quelques sous.» «A partir du moment où les coefficients des matières n'ont pas changé, le nombre de matière à comptabiliser dans la moyenne du bac n'ont pas changé, il n'y a rien de changé dans la réforme du bac », explique M. Meriane qui précise : «Sauf qu'on donne aux élèves une chance supplémentaire pour avoir le bac, qui ne va pas refléter la réalité, le niveau de l'enseignement.» Et, le «bac sera ramené à trois jours contre un bac de qualité. Il sera ramené à trois jours contre 5 jours !» Les matières «qui ne vont pas être introduites dans cet examen seront introduites dans la fiche de synthèse», ajoute-t-il. Le coordinateur du Snapeste a expliqué par ailleurs que «ce qu'on a proposé n'a pas été retenu ; ce qui a fait l'unanimité a été refusé par le gouvernement. Il faut dire les choses clairement : les syndicats ont proposé d'autres variantes, et ils ont pris une variante qui n'a pas fait l'unanimité.» D'autre part, M. Meriane souligne que «les coefficients n'ont pas été révisés. Donc, un élève peut avoir la moyenne générale, mais pas avec celle des matières principales : un élève qui a 9 en maths, 9 en physique et 9 en sciences, et de bonnes notes dans les autres matières non principales peut décrocher son bac, mais avec de mauvaises notes dans les matières essentielles de sa filière, Sciences par exemple». De son côté, M. Boualem Amoura, président du Satef, n'en pense pas moins sur cette réforme du baccalauréat. Pour lui, cette réforme «est du réchauffé», car «ils n'ont ni la volonté, ni le courage politique d'aller vers la réorganisation du bac et la refonte de l'enseignement secondaire». «Ce dossier de la réorganisation du bac, on y a travaillé durant une année, durant l'année 2015-2016. L'ex-ministre l'a déposé deux fois, et c'est l'ex- Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui l'a jeté à la poubelle. Il n'a rien fait». «Maintenant, si le ministre veut réactualiser ce dossier, il n'y a pas de problème, car il faut revoir d'une part le mode d'organisation du baccalauréat, ensuite on doit revoir l'enseignement secondaire, car ils vont de pair.» Pour M. Amoura, «la première étape, c'est réduire le nombre de jours du bac, la seconde étape, c'est revoir aussi l'enseignement secondaire.» La réorganisation du baccalauréat, un projet en maturation au ministère depuis 2015, «entrera en vigueur en 2020, avec notamment le retour à l'ancienne formule de trois jours au lieu de cinq actuellement», avait annoncé en novembre dernier l'ex-ministre de l'Education nationale Nouria Benghebrit. Elle a alors évoqué «un consensus avec le partenaire social (syndicats et associations de parents d'élèves) sur la réduction des jours d'examen de cinq à trois jours». Il a été également convenu, avait-elle ajouté, l'inclusion de l'évaluation continue en 2ème et 3ème secondaires, avant d'affirmer que les matières «Education islamique» et «Histoire et géographie» feront partie des épreuves écrites du baccalauréat. Pour les autres matières, la ministre avait expliqué que «certaines seront incluses dans l'évaluation continue à partir de la 2ème année secondaire avec la pondération nécessaire entre les matières. La moyenne du baccalauréat comprendra ainsi la note de cette évaluation continue pour chaque matière et celle des épreuves écrites de l'examen». Le ministre de l'Education nationale, en plus de la réforme du bac, avait également annoncé à Aïn-Defla que ses services ont «entamé une réflexion sur les modalités d'introduction de l'enseignement de l'anglais dès le primaire». M. Meziane Meriane a relevé sur ce dossier que l'introduction de l'enseignement de l'anglais dès le primaire doit être réalisée en fonction de nos moyens.» « Je crois qu'il ne faut pas singer l'Orient, qui utilise l'anglais», a-t-il ajouté. «Maintenant, si on a les moyens de former des enseignants capables d'introduire l'anglais dans le primaire, alors pourquoi pas ? Mais, il faut avoir les moyens et non faire dans la démagogie.» «Moi, je parle d'enseignants, de personnels encadreurs, et si on les a, pourquoi pas ?». Selon M. Meriane, «il faut préparer le terrain, car un élève ce n'est pas une pièce mécanique ; il faut préparer le terrain pour introduire l'anglais.» M. Boualem Amoura du Satef pense de son côté que la réflexion engagée par le ministère «est une position sage, car on ne peut passer tout de suite du français à l'anglais.» Il a ajouté que «nous n'avons pas les moyens, ni humains, ni didactiques ou pédagogiques». En plus, «nous n'avons pas assez d'enseignants. Après, il y a le manque de documentation», précise-t-il avant de relever qu'il y a «des gens qui lancent comme ça des choses, je ne sais pas si c'est de la diversion avec la révolution pacifique. On n'a pas besoin de paroles en l'air», «la question qui se pose est de savoir si on a les moyens de cette réforme qui nécessite au moins quinze années.» |
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