L'ex-ministre
de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a comparu, hier,
devant le conseiller instructeur près la Cour suprême dans le cadre du dossier
de l'ex-Directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani
Hamel.
Selon
la chaîne de télévision privée, Ennahar, Boudiaf a
comparu en tant qu'ex-wali. Pour rappel, il a été à la tête de l'exécutif de
Ghardaïa, Constantine et Oran avant d'être nommé ministre de la Santé du 11
septembre 2013 au 25 mai 2017. Selon la même source, il a quitté la Cour
suprême après son audition à bord de sa voiture personnelle. Pour rappel, le
général-major à la retraite, Abdelghani Hamel, avait
été placé en détention provisoire par le juge d'instruction près le tribunal de
Sidi M'hamed à Alger, en juillet dernier. Il avait
été auditionné, ainsi que 18 personnes, dont des membres de sa famille sur des
affaires de détournement de foncier et d'enrichissement illicite. Ses deux fils
ont été également placés sous mandat de dépôt et sa femme sous contrôle
judiciaire. D'autres personnes impliquées dans les mêmes affaires ont également
comparu devant le tribunal, parmi lesquelles plusieurs walis. Après avoir été
entendus par le juge instructeur, le tribunal de Sidi M'hamed
a décidé de renvoyer leurs dossiers devant la Cour suprême sur la base de
l'article 573 du code de procédure pénale. Ils sont poursuivis pour concession
illégale de fonciers au profit de Hamel et sa famille. Ainsi, les trois anciens
walis de Tipasa, Mustapha Layadi, Abdelkader Kadi et
Moussa Ghellaï ont été auditionnés à plusieurs
reprises entre avril et mai derniers dans le cadre de cette affaire. Ils sont
frappés d'ISTN (Interdiction de sortir du territoire national) et sont sommés
de remettre leurs documents de voyage aux autorités compétentes. Abdelghani Zaâlane a fini lui
aussi par être rattrapé par ce dossier. Il a été placé sous mandat de dépôt en
tant qu'ex-wali accusé d'avoir «dilapidé des biens publics», d'avoir fait
«mauvais usage de la fonction» de wali qu'il occupait et d'avoir pris des
décisions en situation de «conflit d'intérêts». Vingt-quatre heures après avoir
annoncé l'incarcération de Zaâlane et Ghazi, la Cour
suprême a précisé que l'ancien wali d'Oran est poursuivi dans l'affaire Abdelghani Hamel. «Dans le cadre de
l'instruction ouverte à la Cour suprême, le conseiller instructeur a
auditionné, mardi 6 août 2019, l'ex-wali d'Oran Abdelghani
Zaâlane, dans le cadre de l'affaire Abdelghani Hamel, poursuivi pour dilapidation de deniers
publics, utilisation illicite en sa faveur ou en faveur d'une tierce personne
ou entité de biens publics et abus de fonction par un fonctionnaire public dans
le cadre de l'exercice de ses fonctions, en violation des dispositions
législatives et réglementaires, pour l'obtention d'avantages indus en faveur
d'une personne ou d'une entité donnée», indique en effet un communiqué de cette
Cour. Plusieurs autres walis, dont certains encore en fonction, seraient
concernés dans le dossier lié à Abdelghani Hamel.