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On en est
encore à se demander avec qui le panel dialoguiste présidé par Karim Younes
discute et parlementera encore pour aller à l'élection présidentielle comme
l'exige le pouvoir. L'exigence en elle-même a de quoi dérouter à telle enseigne
que l'on soit convaincu qu'il aurait été plus simple, avec un gain de temps
considérable et beaucoup moins de palabres, de prendre le courage d'éviter les
mises en forme alambiquées et de se préoccuper sérieusement de la catastrophe
économique et sociale annoncée.
L'argument du respect de la Constitution ne tient pas car on constate bien qu'elle n'est qu'un faire-valoir et que son cadre a déjà été dépassé. Le jeu actuel est perçu comme un trompe-l'œil et contrairement à ce que préconisent ses initiateurs, il risque de pourrir davantage l'atmosphère déjà porteuse de sérieux dangers. Dans ce qui semble être un bras de fer, tous les bords ne sont pas dupes. La littérature politicienne semble avoir occupé tout le terrain des inquiétudes et des préjugés. Mais gardant les pieds sur terre, l'Algérien lambda est conscient que la croisée des fers des tenants des recettes toutes faites serait aléatoire comme remède à sa peur au ventre. La tâche aussi compliquée qu'ardue n'a plus besoin de la guerre des verbes et il serait inconséquent de rester figé dans un état d'esprit qui laisserait croire que l'Algérie baignerait dans la normalité propre aux Etats vaccinés pendant des siècles par le long exercice de la démocratie. Aussi spectaculaires qu'elles aient été, les arrestations des grands et maléfiques apprentis sorciers ne devraient pas être seulement la mise à nu de la rapine qu'ils ont orchestrée. Mais elles indiqueraient surtout le terrifiant formatage de générations entières d'Algériens par le long maléfice de gouvernants successifs. Les milliers de milliards jetés par les fenêtres ne seraient qu'un indice d'une société éperdue et déboussolée par la force dégénérative imposée par des hyènes se prenant pour des dieux et il faut bien que le vrai jugement soit assimilable à celui d'un crime contre une société humaine partie prenante de l'humanité. Il ne s'agit nullement de mettre la charrue avant les bœufs. Mais celle-ci est désespérément vide des attributs du bonheur et de la prospérité pour se préoccuper d'abord de la force des tirants. |
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