La
fête de l'Aid, un évènement très attendu par les
grands et petits, mais aussi très appréhendé par les bourses moyennes à cause
de la cherté du mouton, perceptible d'habitude un mois avant le jour du
sacrifice. Cette année, tout le monde s'attendait à une baisse considérable des
prix au niveau des marchés à bestiaux et chacun guettait les bons tuyaux pour
faire la bonne affaire. A moins d'une dizaine de jours de cette fête,
l'affluence est encore timide au niveau des différents points de vente des
moutons et aussi au niveau des abattoirs. Les prix varient entre 33.000 DA pour
un mouton de 20 kg et 72.000 DA pour des moutons de plus de 40 kg. A 38.000 DA,
on peut s'offrir un mouton de 25 kg. Les prix sont abordables, selon les
maquignons au niveau des abattoirs. L'un d'eux nous a expliqué que le marché du
bétail avait enregistré des prix très bas avant la coupe d'Afrique. 25.000 DA
pour un mouton qui coûte actuellement 33.000 DA. Une fois cet évènement
dépassé, le prix sont montés en flèche. Interrogé sur le rapport entre un match
de football et les prix dans le marché du bétail, notre interlocuteur se
contente de répondre que « c'est le souk qui veut ça ». Les maquignons restent,
cependant, convaincus que dans les jours à venir, l'affluence sera plus
importante et l'offre plus abondante puisqu'il est attendu des arrivages de
cheptel des différentes régions du pays. Au niveau des abattoirs, le cheptel
exposé à la vente vient de la région d'El Bayadh et
de Relizane. Les autres wilayas devront suivre dans
quelques jours, selon certains revendeurs et la semaine précédant la fête de l'Aid sera décisive pour les bourses moyennes. La majorité
s'attend à des prix très abordables les trois derniers jours et une abondance
de l'offre. Cependant pour la fédération algérienne des consommateurs, malgré
les assurances du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la
Pêche sur la disponibilité et la qualité du cheptel cette année, « le problème
de la viande putréfiée est toujours d'actualité en l'absence de contrôle et de
la maitrise de l'alimentation du bétail ». Le président de la fédération, M.Zaki Hariz contacté hier a
expliqué que « lorsque l'aliment de bétail est en manque, les éleveurs ont
recours au CMV (complexe multivitaminé), un complément alimentaire de volaille.
Ce qui donne cette odeur pourrie à la viande et accélère sa putréfaction. Pour
cette année encore, estime la fédération, « les citoyens doivent être vigilants
lors de l'achat des moutons étant donné que le risque de la viande putréfiée
n'est pas totalement écarté». Quant aux prix, la fédération considère que par
rapport à l'année dernière, les prix n'ont pas changé, n'enregistrant aucune
baisse, et des prix qui ne sont pas abordables pour les petites et moyennes
bourses.