Belkacem Zeghmati a été nommé, hier, au poste de ministre de la Justice,
Garde des sceaux, en remplacement de Slimane Brahmi. «Conformément aux
dispositions de la Constitution, le chef de l'Etat, a nommé M. Belkacem Zeghmati, ministre de la
Justice, Garde des sceaux, après consultation de M. le Premier ministre», rapporte
le laconique communiqué de la Présidence de la République. Pour le moment, on
ne sait toujours pas les raisons qui ont motivé cette décision puisque la
Présidence ne donne aucun détail sur les raisons du limogeage de Slimane
Brahmi. Belkacem Zeghmati avait
déjà signé son retour par la grande porte lorsqu'il a été désigné par Bensalah, en mai dernier, au poste de procureur général de
la Cour d'Alger. Démis de ses fonctions en septembre 2015, il est celui qui a
lancé, en 2013, des mandats d'arrêt contre Chakib Khelil,
sa femme et ses deux enfants, dans le cadre de l'enquête sur le scandale de Sonatrach II. L'ancien chef de l'Etat l'avait remplacé par
Brahmi Lachemi. A l'époque, le communiqué de la
Présidence de la République indiquait que «cette décision intervient suite à un
mouvement restreint dans le corps des présidents de cours de justice, des
procureurs généraux ainsi que des président de tribunaux administratifs, décidé
par Abdelaziz Bouteflika». Quant à son prédécesseur, qu'on dit proche de Tayeb Louh, il a été nommé fin
mars dernier dans le gouvernement Bedoui. Titulaire
d'une licence en droit, il rejoint en 1980 la corporation de la magistrature et
occupe plusieurs postes dont le dernier a été celui de conseiller à la Cour
suprême en 2014. Il a été également président de la Cour d'Alger en 2011 et
avant président des cours de Blida, Sétif et Laghouat. M. Brahmi avait occupé
le poste de président de chambre près des cours de Boumerdès
et Tizi Ouzou et ce après avoir été nommé conseiller à la cour de Tizi-Ouzou en
1993. Il a été également procureur de la République près des tribunaux de
Tizi-Ouzou et Médéa. Rappelons qu'en avril dernier, l'inspecteur général du
ministère de la Justice, Benhachem Tayeb, avait été limogé de son poste alors que le Club des
magistrats algériens (CMA) demandait le départ du ministre de la Justice,
Brahmi Slimane, et de son SG Boudjemâa Ait Aoudia. Le 16 avril, le CMA avait dénoncé des «pressions»
exercées par les autorités sur les magistrats ayant adhéré au boycott de l'élection
présidentielle du 4 juillet.