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S'il veut
réellement donner corps au dialogue qu'il considère comme la voie à même de
rendre possible l'organisation de l'élection présidentielle, le pouvoir doit
cesser de tergiverser sur la satisfaction des préalables émis pour son
ouverture par les personnalités et forces politiques qui y sont favorables. Il
n'y aura pas en effet grand monde à aller à ce dialogue que Bensalah
pense avoir amorcé à travers la constitution d'un panel de personnalités auquel
il a tout juste fait la vague promesse que les préalables en question auront
une réponse de la part de l'Etat qu'il incarne.
Faute de gestes probants de sa part sur ce plan, le président intérimaire de l'Etat a placé le panel devant l'alternative soit de continuer la médiation dont il l'a chargé mais en n'ayant aucune certitude que le pouvoir prendra les mesures d'apaisement qui lui sont exigées, soit de tirer la conclusion que sa mission est mort-née du fait que ce pouvoir fait la sourde oreille aux conditions posées quasi unanimement pour que le dialogue soit envisageable. Ciblées par un feu nourri de critiques pour avoir accepté de composer le panel et paraître complaisant à l'égard d'un pouvoir qui n'est pas décidé à céder sur les préalables non négociables mis en avant par la société civile, le mouvement populaire et l'ensemble de la classe politique, les six personnalités composant le controversé panel semblent avoir opté pour leur retrait dans la dignité si elles n'obtiennent pas de Bensalah que soient prises les mesures d'apaisement qu'elles lui ont demandé de prendre avant de commencer leur médiation et prise de contact avec les parties éligibles à la participation au dialogue. Le pourtant placide Karim Younes en est arrivé au point de menacer que le panel qu'il préside examinera l'éventualité de la suspension de ses travaux voire même de son autodissolution si les engagements pris par la présidence ne connaissent pas un début d'exécution. Le pouvoir qui prétend tenir à l'ouverture du dialogue se trouve ainsi mis au pied du mur et qui plus est par un panel qu'il ne peut accuser de radicalité à son égard. En ne faisant rien pour épargner au panel le discrédit de s'être prêté à une manœuvre visant par des promesses fallacieuses à obtenir de ses opposants leur participation au dialogue à ses conditions, le pouvoir encourt le risque de fermer la porte à celui-ci. Les personnalités et forces tentées par le dialogue ne sont pas prêtes à faire montre de complaisance sur la question des préalables sur laquelle bute le panel qui a tardivement pris conscience que le pouvoir qui lui a fait appel n'est ni sincère dans ses intentions ni en quête d'une démarche consensuelle de sortie de crise pour l'Algérie. |
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