La grogne couve
toujours au sein du syndicat des imams algériens, dont les revendications
tardent à être satisfaites. Un sit-in national avait été organisé il y a une
dizaine de jours devant le siège de l'UGTA et le ministère des Affaires
religieuses à l'appui des revendications du syndicat. Mais, jusqu'à présent,
les revendications sociales et salariales des imams restent sans échos. « Nous
avons soumis nos revendications au ministère, et nous attendons toujours ses
réponses », a déclaré hier samedi M. Djelloul Hadjimi, secrétaire général du syndicat des Imams au « Le
Quotidien d'Oran ». Il a expliqué que « nous restons attentifs et à l'écoute du
ministère », ajoutant que « nous restons optimistes quant à la satisfaction de
nos revendications ». M. Hadjimi a également rappelé
que les revendications de la corporation des imams ne se limitent pas aux
salaires mais des revendications « liées au cadre de travail de l'imam et aux
moyens matériels mobilisés pour lui permettre de réussir sa mission ». Dans un
communiqué diffusé la semaine dernière, le responsable du syndicat des imams
algériens avait dénoncé « la situation délétère des conditions
socio-économiques de notre secteur marquées par la hogra,
la marginalisation ainsi que des dépassements ». La protestation du syndicat
contre les conditions de travail de la corporation des Imams algériens dure
depuis plus d'une année, après les premières manifestations au mois de mai 2018
de la corporation pour l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des
imams. Les revendications des imams portent, selon M. Hadjimi,
sur la revalorisation des salaires et un statut particulier pour les imams.
Globalement, les salaires des imams, qui sont des fonctionnaires, varient de
30.000 DA à 40.000 DA, plus les primes. La revendication de la profession à une
amélioration des salaires n'est pas nouvelle, et dure depuis la dernière
revalorisation des salaires en 2008 avec les nouveaux statuts des imams, payés
selon les barèmes de la fonction publique, puisqu'ils émargent au budget du
ministère des Affaires religieuses et des Waqfs.
?'Nous revendiquons autant une hausse des salaires des imams que la mise en
place d'un nouveau statut particulier'', avait expliqué au « Le Quotidien
d'Oran » M. Djelloul Hadjimi.
Le mouvement de protestation des imams a commencé au mois de mai 2018, lorsque
la coordination nationale des imams et des fonctionnaires des Affaires
religieuses avait organisé un sit-in devant le siège de l'Union générale des
Travailleurs algériens (UGTA), à l'appui de revendication portant sur
l'amélioration de leur situation socioprofessionnelle.
Parmi les
revendications des Imams, il y a par ailleurs la « dépénalisation du métier de
l'imam », car le statut particulier prévoit en cas d'incitation à la violence,
des poursuites judiciaires, l'ouverture d'une formation continue dans les
universités et l'application du principe d'égalité des chances. Mais, le
dialogue n'a pas été vraiment établi avec l'ex-ministre des Affaires
religieuses, Mohamed Aissa, en dépit de ses
promesses. Avec l'actuel ministre, le dialogue ne s'est pas encore enclenché, malgré
les démarches de la Coordination nationale des imams algériens. « Nous sommes
optimistes quant à l'ouverture d'un dialogue avec le ministère », a encore
déclaré M. Hadjimi, qui a expliqué que « les
solutions existent » pour le règlement de leurs revendications.