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Le
pétrolier algérien « MESDAR » de 2.000.000 de barils de capacité, bloqué
vendredi dernier, pendant 75 minutes, par la marine nationale iranienne a été
libéré le jour même suite aux contacts d'Alger avec Téhéran, a indiqué, hier,
la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach.
«Le vendredi 19 juillet 2019, le navire pétrolier MESDAR a été bloqué à 19h30
par la marine nationale iranienne, pendant 01h15mn, et a été libéré à 20h45
immédiatement après le contact des autorités algériennes avec leurs homologues
iraniennes», a rapporté un communiqué de Sonatrach.
Cette dernière avait annoncé, samedi dernier, que son pétrolier a été contraint
vendredi de mettre le cap vers les eaux territoriales iraniennes par les
garde-côtes de la marine iranienne, au moment où il traversait le détroit
d'Ormuz. Selon la même source, le navire se dirigeait, en fait, vers Tanura pour charger du pétrole brut pour le compte de la
compagnie chinoise UNIPEC.
Dans ce même communiqué de presse, Sonatrach avait fait savoir que le suivi de cette affaire a été assuré par une cellule de crise mise en place par les ministères de l'Energie et des Affaires étrangères, précisant qu'«aucun incident humain ou matériel n'a été enregistré». Pourtant, l'ambassade d'Iran à Alger a démenti, samedi, dans un communiqué adressé à la presse l'information publiée par plusieurs médias. La chancellerie iranienne a expliqué que le navire algérien «a poursuivi dans la nuit de vendredi son itinéraire vers la destination initiale qu'il avait choisie», soulignant que l'information telle qu'elle avait été donnée par les différents médias «locaux et régionaux» est dénuée de tout fondement et «dictée par les propagandes médiatiques concernant la situation qui prévaut actuellement dans la région». L'arraisonnement du tanker algérien intervient dans un contexte de haute tension dans la région qui a vu également un pétrolier battant pavillon britannique arraisonné, le même jour, dans le détroit d'Ormuz. Arraisonné vendredi pour «non-respect du Code maritime international» par les Gardiens de la Révolution, le Stena Impero, dont le propriétaire est suédois, a été emmené au port de Bandar Abbas (sud de l'Iran), selon les autorités portuaires locales. Cette saisie est survenue quelques heures après la décision de la Cour suprême de Gibraltar (extrême sud de l'Espagne) de prolonger de 30 jours la détention d'un pétrolier iranien, le Grace 1, arraisonné le 4 juillet par les autorités de ce territoire britannique, et soupçonné de vouloir livrer du brut à la Syrie en violation des sanctions européennes contre Damas. L'Iran a nié cette accusation et dit qu'il riposterait à cet acte de «piraterie». Pour le chef de la diplomatie britannique, Jeremy Hunt, la saisie du Stena Impero est une mesure de représailles à celle du Grace 1. «C'est œil pour œil, dent pour dent», a-t-il déclaré, assurant que les situations des deux pétroliers n'avaient rien à voir. «Le Grace 1 a été [saisi] légalement dans les eaux de Gibraltar [...] en violation des sanctions de l'UE. [...] Le Stena Impero a été saisi dans les eaux omanaises en violation flagrante du droit international.». La région du Golfe et du détroit d'Ormuz, par où transite un tiers du pétrole acheminé par voie maritime sur la planète, se trouve au cœur des tensions, sur fond de bras de fer entre l'Iran et les États-Unis. |
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