«Un peuple malheureux fait les
grands artistes ». Voilà un proverbe qui sied bien aux Algériens. Troublés par
le mal de vivre, la corruption et autres problèmes sociaux, le peuple algérien
a réussi à sortir des artistes sous la houlette d'un chef d'orchestre nommé
Djamel Belmadi. La venue de ce jeune coach a été une
revendication populaire. Comme quoi, le peuple algérien possède cette faculté
de faire les bons choix. C'est du moins l'impression qui se dégage avec ces
chants devenus une dénonciation collective de la situation sociale du pays.
Djamel Belmadi correspond au mieux aux critères des
changements souhaités par tous les Algériens. Par cette qualification en
finale, la première depuis celle de 1990 remportée à domicile, Belmadi a rallumé la flamme chez les Algériens qui en
avaient tant besoin depuis des mois, au moment où l'Algérie vit au rythme des
manifestations pacifiques contre le régime. L'EN a redonné de l'espoir et de la
joie. C'est ce qui arrive quand on «place l'homme qu'il faut à la place qu'il
faut». Le sélectionneur algérien a réussi en un laps de temps assez court à
forger une équipe qui force l'admiration et le respect de tout le monde. Rien
ne semble donc arrêter cette équipe, estiment les observateurs présents au
Caire. Ce ne sont pas les qualités techniques ou physiques des Verts qui ont
fait la différence, mais aussi leur «grinta». C'est
avec cette vertu made in Algéria que les « Guerriers
du désert » ont rallumé la flamme en Egypte. Avant même l'entame de cette CAN,
les Algériens ont affiché leurs ambitions. « Je veux gagner la coupe d'Afrique
en Egypte », avait affirmé Belmadi, qui a écrit une
belle page de l'histoire en attendant vendredi. Les Verts ont mis du cœur, et
ont confirmé qu'ils avaient le mental. Par cet exploit, Djamel Belmadi et ses protégés ont confirmé que l'Algérien est
capable de relever les défis les plus difficiles. A la fin de tous les matches
disputés par l'EN, l'émotion était grande. En pleurs, joueurs et membres du
staff technique, drapés de l'emblème national, fêtaient la qualification en
parfaite communion avec les nombreux supporters algériens présents en Egypte.
L'état d'esprit régnant au sein de l'équipe y est pour beaucoup dans le
parcours réalisé jusque-là par l'Algérie. Ainsi donc, s'il y a un phénomène qui
attire tant d'expression populaire c'est bien le football. Devenu fléau social,
le sport-roi unit, à l'instar des autres peuples, les Algériens et nous permet
d'exprimer tous ensemble un sentiment commun.