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Coupure d'eau prolongée, en pleine canicule, à Oran et ses périphéries: Les abonnés livrés à eux-mêmes

par Sofiane M.

La coupure prolongée de l'approvisionnement en eau potable en pleine canicule à Oran et ses périphéries qui dure depuis mardi dernier 9 juillet en cours, a mis à nu les défaillances de gestion du secteur de l'eau qui a, pourtant englouti des milliards de dinars. Il a suffi d'une simple casse dans la conduite du transfert MAO pour faire ressurgir de mauvais souvenirs pour les Oranais qui avaient souffert durant de nombreuses décennies de la pénurie d'eau potable. Faut-il s'inquiéter de cette coupure prolongée en pleine canicule ? Il serait, aujourd'hui, précipité de tirer des jugements mais ce qui est sûr c'est que les services concernés par la gestion du secteur de l'eau n'ont pas été à la hauteur des attentes des abonnés. Les habitants d'Oran et de ses périphéries immédiates et reculées ont été livrés, malheureusement, à eux-mêmes. Ni souplesse dans la distribution, ni compensation des déficits, ni programme de citernage. A quoi a servi l'investissement de milliards de dinars, dans ce secteur ? Le sort d'une grande partie de la wilaya dépend, finalement, d'une conduite d'eau. La SEOR n'a-t-elle pas annoncé la réalisation, il y a quelques années, d'un 2ème siphon pour assurer les transferts Est/Ouest, en cas de perturbations dans l'approvisionnement ? Où sont les camions-citernes de grand tonnage ? A quoi sert le numéro vert 3002, vu que les standardistes ne décrochent presque jamais le téléphone ? «J'ai essayé, de nombreuses fois d'appeler le numéro vert de la SEOR, mais en vain. Ils ne décrochent même pas le téléphone», dénonce cet abonné, en colère.

Le cas de cet abonné n'est pas un fait exceptionnel, mais de nombreux abonnés, à travers la wilaya, confirment le fait que les standardistes répondent rarement aux appels téléphoniques. «C'est la galère ! Il nous prive d'eau en pleine canicule», lance un autre abonné. Et un troisième : «nous sommes sans eau depuis 5 jours à Arzew». Dans certaines localités, à l'exemple d'Aïn El Turck, une coupure d'eau perdure, selon des abonnés, depuis 8 jours. «C'est trop, on souffre sans eau depuis plusieurs jours», s'insurge un quatrième abonné.

La gestion de la communication dans cette coupure peut aussi être qualifiée de catastrophique. Certes, la SEOR a pondu un communiqué pour annoncer une coupure de 30 heures, à partir du mardi 9 juillet en cours, mais le délai a été largement dépassé et aucune information n'a été communiquée, entre temps, d'une manière officielle par cette société pour rassurer les abonnés. L'Association de la protection et de l'orientation du consommateur et son environnement (APOCE) a, d'ailleurs dénoncé, sur sa page Facebook, jeudi, ce manque de communication et la mauvaise gestion de cette coupure prolongée d'eau. Cette dernière a été lourdement vécue dans les structures hospitalières et les établissements publics, à l'exemple de l'EHU, de l'hôpital pédiatrie de Canastel et des prisons de la ville. Les directions de ces établissements avaient saisi, selon des sources bien informées, la SEOR pour dépêcher des citernes de grand tonnage. Pour les abonnés ordinaires, ils se sont trouvés contraints de recourir au service des colporteurs d'eau, dont certains ont profité de cette aubaine pour doubler le prix du contenu de la citerne. Ceci a été notamment, constaté à Belgaïd et Canastel », confirme cet habitant. Il est à rappeler que, selon le dernier communiqué de la SEOR, la casse enregistrée dans la conduite du MAO à hauteur de la commune de Mers El Hadjadj, a causé la rupture de l'alimentation d'eau potable dans au moins 13 communes de la wilaya, en plus de petites localités relevant des daïras d'Arzew, Ain El Bia et Béthioua. Il s'agit des communes de Mers El Kebir, Mers El Hadjaj, Aïn El Bia, Sidi Benyebka, Gdyel, Hassi Mefsoukh, Benfreha, les parties hautes de Bir El Djir, Hassi Bounif, Hassi Benokba, Sidi Chahmi, Oued Tlélat et Boufatis. A cette liste s'ajoutent les localités d'El Mohgoun (Arzew), El Ayaïda (Aïn El Bia) et de Chhaïria, Ararsa, Araba, Houaoua et Granine (Béthioua).