Ould Abbès et Saïd Barkat sont les derniers
anciens ministres en date à être incarcérés à la prison d'El Harrach alors que
le ballet d'ex-ministres de la République continue devant la Cour suprême.
Selon les informations rapportées hier par le site électronique du journal
arabophone El Bilad, l'ancien ministre de l'Industrie
et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, actuellement à
l'étranger, a été destinataire d'une convocation devant la même juridiction. Il
s'agirait d'une seconde convocation par la justice et si Bouchouareb,
que les rumeurs envoient au Liban, ne répond pas à cette citation à
comparaître, un mandat d'arrêt international devra théoriquement être délivré à
son encontre et les conventions internationales seraient mises à contribution
pour prétendre à son extradition. Il fait face à des accusations graves dans le
cadre des enquêtes sur le dossier du montage automobile, notamment pour des
faits de «corruption, de privilèges indus et de mauvaise utilisation de sa
fonction de ministre pour enrichissement illicite». L'autre ministre de l'Industrie,
Youcef Yousfi, dont le nom a été cité notamment dans les affaires de Sovac et KIA, devra être entendu, lui, aujourd'hui devant
le juge instructeur près la Cour suprême. Pour rappel, en
juin dernier, il avait été auditionné par le juge d'instruction près le
tribunal de Sidi M'hamed à Alger, dans l'affaire de
l'usine Global Motors, et qui a décidé de transférer son dossier à la Cour
suprême conformément à l'article 573 du code de procédure pénale qui stipule
que dans le cas où un membre du gouvernement est susceptible d'être inculpé
d'un crime ou d'un délit commis dans l'exercice ou par l'exercice de ses
fonctions, le procureur de la République saisi de l'affaire transmet le dossier
par voie hiérarchique au procureur général près la Cour suprême, lequel désigne
un membre de cette cour aux fins de mener l'instruction. Yousfi avait
déjà été entendu comme témoin dans le dossier Sovac
avant d'être relaxé. Par ailleurs, et selon la même source d'informations,
l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devra comparaître
demain devant la Cour suprême. Il est incarcéré depuis le 12 juin dernier à la
prison d'El Harrach dans le cadre du dossier Ali Haddad. Le toujours SG du RND
est impliqué dans plusieurs affaires liées au montage automobile qui ont
entraîné de nombreux hauts fonctionnaires de l'Etat devant la justice. Si pour
le moment aucun ministre de l'Industrie, premier donneur d'ordre dans ce
département en ce qui concerne les agréments et les avantages donnés aux
patrons de ces groupes, n'a été placé sous mandat de dépôt, plusieurs cadres de
ce ministère ont été placés en détention provisoire.