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Avec
l'incarcération de Saïd Barkat, ce sont deux anciens ministres
de la Solidarité nationale qui ont été placés en détention provisoire à la
prison d'El Harrach en moins de 24 heures. Hier, le juge enquêteur près la Cour
suprême a placé l'ancien ministre et ex-sénateur, Saïd Barkat
sous mandat de dépôt. L'ancien ministre de l'Agriculture puis de la Santé et de
la Solidarité nationale a comparu, dans la matinée de la même journée, devant
le juge instructeur près la Cour suprême pour dilapidation de deniers publics,
conclusion d'un marché en violation des dispositions législatives et
réglementaires en vigueur et faux en écritures publiques lorsqu'il était
ministre de la Solidarité nationale et de la Famille.
Ce sont les mêmes chefs d'inculpation portés contre Djamel Ould Abbès, poursuivi également dans des affaires similaires. Le parquet général près la Cour suprême avait engagé les procédures de poursuite judiciaire à l'encontre de Saïd Barkat après son renoncement à son immunité parlementaire, selon les formes et dispositions prévues dans le code de procédure pénale pour des faits punis par la loi. Rappelons que la levée de l'immunité parlementaire est une procédure chronophage qui dure plusieurs mois, mais le député concerné peut, de son propre chef, renoncer à son immunité pour se mettre à la disposition de la justice. Ainsi, Saïd Barkat et Djamel Ould Abbès sur lesquels pèsent des présomptions de corruption ont renoncé à leur immunité. En mai dernier, les désormais ex-sénateurs du tiers présidentiel avaient été entendus par la commission des affaires juridiques du Conseil de la Nation «dans le cadre de l'étude de la demande du ministre de la Justice concernant l'activation de la procédure de levée de l'immunité parlementaire des deux membres du Sénat». Jeudi dernier, le vice-ministre de la Défense nationale, Gaïd Salah, est revenu sur la lutte contre la corruption affirmant que «la justice est déterminée à assainir le pays de la corruption et des corrupteurs». Le général de corps d'armée a exprimé, dans ce contexte, ses regrets quant à la situation engendrée par l'irresponsabilité de certains hauts fonctionnaires de l'Etat. A ce propos, il dira qu'«il est vraiment regrettable, voire inacceptable (...) de constater certains cadres supérieurs arriver à un tel niveau bas et abject de corruption, en dépit de leur parfaite connaissance des lois en vigueur». Il ajoute que «ceux-là mêmes qui ont occupé des fonctions supérieures et à qui incombait la responsabilité de préserver les intérêts suprêmes du peuple algérien, n'ont pas été à la hauteur de la confiance placée en eux, et méritent de ce fait cette sanction équitable, qui leur a été infligée par la force de la loi du droit et de l'équité». |
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