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L'ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major,
à la retraite, Abdelghani Hamel, a été placé en
détention provisoire par le juge d'instruction près le Tribunal de Sidi M'hamed à Alger, dans la nuit du jeudi à vendredi. Il avait
été auditionné, ainsi que 18 personnes, dont des membres de sa famille sur des
affaires de détournement de foncier et d'enrichissement illicite. Ses deux fils
ainsi que sa fille ont été également placés, sous mandat de dépôt, et sa femme
sous contrôle judiciaire. D'autres personnes impliquées dans les mêmes affaires
ont, également, comparu devant le tribunal, parmi lesquelles figurent Zoukh, Boudiaf, Zaalane et Kadi,
respectivement anciens walis d'Alger, Constantine, Oran et Tipaza. Après avoir
été entendus par le juge instructeur, le tribunal de Sidi M'hamed
a décidé de renvoyer leurs dossiers devant la Cour suprême, sur la base de
l'article 573 du code de procédure pénale. Ils sont poursuivis pour concession
illégale de fonciers au profit de Hamel et sa famille.
Des promoteurs immobiliers ont également été auditionnés dans le cadre de ce dossier. L'ancien DGSN avait comparu, début mai, devant la même juridiction pour être entendu dans l'affaire de tentative d'introduction de 701 kg de cocaïne au port d'Oran. Il avait aussi été entendu, fin avril, par le juge d'instruction près le tribunal de Tipaza, dans le cadre des enquêtes ouvertes sur des affaires relatives à «des activités illégales» et «trafic d'influence». En juin, l'ex patron de la Police avait comparu en qualité de témoin devant le juge d'instruction du Tribunal civil de Blida dans l'affaire de l'ex-directeur de la Sûreté de wilaya d'Alger, Noureddine Berrachedi. La justice avait confisqué le passeport du général-major et avait émis contre lui une mesure préventive d'interdiction de quitter le territoire national. Rappelons que Hamel était sorti de son mutisme, presque une année après son limogeage, pour démentir avoir reçu une quelconque «convocation de la justice militaire» et affirmer ne détenir «aucun dossier de corruption». L'ex DGSN réagissait aux informations diffusées par une chaîne de télévision privée qui avait rapporté qu'il avait été convoqué par la justice militaire, au Tribunal de Blida, en raison de ses déclarations relatives à la détention de dossiers de corruption, faites quelques jours avant sa mise à l'écart le 26 juin 2018. L'éjection de Hamel, à la tête de la DGSN depuis 2010 et réputé très proche du clan présidentiel, a fait l'effet d'une bombe dans le microcosme de la sphère des affaires et intervenant suite à sa déclaration faite le matin même. Il avait affirmé, à propos du dossier de la cocaïne, que l'«enquête préliminaire a été marquée par des dépassements mais les juges étaient vigilants». Plus loin, il a déclaré à la presse que «celui qui veut lutter contre la corruption doit être propre». Abdelghani Hamel a précisé que lui et son entourage n'ont «aucun lien ni de près ni de loin avec l'affaire de la cocaïne». Quant à l'implication de son ex-chauffeur (à la DGSN), il a répondu qu'il «doit répondre de ses actes devant la justice». |
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