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Mercredi soir, le président de l'Etat Abdelkader Bensalah a dévoilé à la nation une nouvelle approche du
pouvoir concernant le règlement de la crise qui tout en privilégiant la voie
électorale à travers l'organisation d'une élection présidentielle dont la
priorisation ne fait pas consensus, fait tout de même droit à l'exigence
populaire qu'il ne saurait être question qu'une telle élection soit confiée aux
soins de symboles du régime déchu encore en place et en vertu des dispositions
électorales en vigueur dans le pays.
Au nom du pouvoir de fait dont il est le porte-voix, Bensalah a pris l'engagement que ni ce pouvoir de fait ni l'Etat qu'il incarne n'interviendront dans le dialogue qu'il demande à la classe politique, à la société civile et au mouvement populaire d'ouvrir pour convenir des conditions et mécanismes à même de garantir la transparence et la régularité du processus électoral. Sur ce plan, le pouvoir de fait a concédé que ce dialogue aurait pour pilote des personnalités nationales dont les profils agréent à ses parties prenantes et n'ayant pas d'ambitions politiques. De même qu'il a concédé toute latitude à celles-ci de proposer les amendements et autres modifications à la loi électorale qu'elles estimeront indispensables à l'organisation d'une élection à l'abri de la tentation à la fraude. Ces concessions ne semblent pas pour autant avoir ouvert la voie à la tenue de cette élection présidentielle sur laquelle le pouvoir de fait maintient le cap malgré les préventions qu'elle suscite. Les réactions à l'offre dévoilée par Bensalah ne sont pas en effet de celles qui augurent de son acceptation. Elle est certes applaudie par les piliers partisans décriés du régime déchu que sont le FLN et le RND mais rejetée par le pôle dont les segments prônent un processus impliquant non d'aller d'abord à une élection présidentielle mais à une constituante chargée de revoir de fond en comble les fondamentaux constitutionnels sur lesquels se sont bâtis le système et le régime dont les Algériens ne veulent plus. Qui plus est elle ne paraît pas satisfaire également le pôle agrégeant des partis et représentations de la société civile ne faisant pas exigence d'une constituante en guise de passage obligé pour la résolution de la crise. Le rejet des uns et les réticences des autres qui se sont exprimés après le discours de Bensalah ne sont pas les seuls indicateurs que l'offre du pouvoir est insuffisante à débloquer la situation politique. Celui qui en est le plus probant est dans la réponse faite hier vendredi à cette offre par le mouvement populaire qui a clairement signifié à ses promoteurs qu'elle ne répond pas à sa revendication inchangée d'une solution à la crise exempte de toute possibilité pour les tenants du système et du régime de Bouteflika leur permettant d'en imposer les résurgences et la pérennisation. Venant de Gaïd Salah et exprimée par Bensalah en qui le mouvement populaire voit des symboles du système et du régime parmi les plus honnis, il y a peu de chance que la rue donne sa bénédiction au compris qu'ils tentent de lui faire accepter et aux partis et représentants de la société civile qui plaideront en sa faveur. |
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