Ahmed Ouyahia
ne sera théoriquement plus le premier responsable du RND. En effet, le bureau
national du parti, qui s'est réuni hier, a décidé d'élire un secrétaire général
par intérim qui aura pour charges de gérer les affaires de la formation
politique jusqu'à la tenue du congrès. Dans un communiqué rendu public hier sur
sa page Facebook, on peut lire que le Conseil national du Rassemblement
nationale et démocratique (RND) tiendra le 06 juillet prochain une session
extraordinaire au Centre international des Conférence (CIC) d'Alger pour élire
un SG intérimaire. Le document en question explique que «vu la situation
exceptionnelle que traverse le parti, cette décision a été prise à la demande
de plus des deux tiers des membres du RND». Le bureau national a également
appelé les militants du parti à faire preuve de vigilance afin de préserver
l'unité et la cohésion du parti dans ces circonstances exceptionnelles. Le RND
a par ailleurs renouvelé son soutien au dialogue auquel ont appelé les
dirigeants de l'Armée nationale populaire et la nécessité d'impliquer tout le
monde dans le processus visant à organiser les élections présidentielles dans
les plus brefs délais dans l'intérêt du pays. Une issue attendue du moment que
l'ancien Premier ministre est actuellement incarcéré à la prison d'El Harrach
dans le cadre d'affaires liées à la corruption. Rappelons qu'après la démission
de Ouyahia de son poste au
gouvernement, le 11 mars dernier, des informations avaient circulé sur son
intention de quitter également ses fonctions au sein du parti. Dans un
communiqué publié sur sa page Facebook, le 22 mars, le RND s'est dit étonné par
la rumeur propagée par une chaîne de télévision privée sur l'intention de Ouyahia de démissionner de son
poste de secrétaire général du parti. «Le secrétaire général Ahmed Ouyahia poursuit sa mission pour laquelle il a été élu avec
une majorité absolue et de manière démocratique par les urnes», cite le
communiqué. La même source affirme que les structures organiques du parti, ses
élus et ses cadres sont solidaires autour de la direction du RND et à sa tête
son secrétaire général. Une certitude battue en brèche le jour-même puisqu'un
sit-in de protestation s'est déroulé au siège du RND à Batna où les militants
et élus contestataires ont bloqué l'accès au bureau pour exiger le changement
et «libérer le parti de la dictature de Ahmed Ouyahia»,
comme rapporté dans le communiqué des frondeurs rendu public. Cette manifestation,
explique le texte, signée par plus de 500 encartés au RND à Batna, a pour entre
autres objectifs «le soutien du mouvement populaire et pacifique que vit
l'Algérie en général et notre wilaya en particulier pour arriver au changement
tout en préservant les institutions républicaines».
La même source indique que la
politique «irresponsable» menée par Ouyahia à travers
l'exclusion des compétences partisanes et l'utilisation du parti pour ses
intérêts personnels et ceux de sa cour ont conduit le RND à vivre des heures
sombres avec une cascade de démissions et un retrait notable du parti du devant
de la scène politique. Les frondeurs accusent le SG d'être derrière l'intrusion
de «l'argent sale» et des opportunistes au sein des structures organiques du parti
«dont le bureau national» et exigent de lui de démissionner «immédiatement». Ce
n'était pas la première défection enregistrée dans les rangs du RND puisque le
19 mars dernier, quelque 2 000 militants de Djelfa ont annoncé leur démission
pour rejoindre le mouvement populaire.