Les
risques d'intoxication alimentaire existent tout au long de l'année. Mais
durant la période estivale, ils deviennent plus importants. Les intoxications
sont dues généralement à la chaleur qui favorise le développement des microbes,
à la consommation d'aliments non contrôlés par les estivants et aux repas
collectifs que les personnes prennent lors des fêtes. Durant l'année passée, la
direction de la santé a recensé près de 500 cas d'intoxications alimentaires
dont 190 collectives, dus à la consommation de viande et de mayonnaise et d'autres
produits impropres, a indiqué le Dr Boukhraï, chef de
service de la prévention auprès de la direction de la santé. Cependant, ces
chiffres ne reflètent pas la réalité, car les cas individuels sont généralement
traités chez les médecins de quartier. Certains préfèrent même acheter des
médicaments sans consulter le médecin. Dans ce cadre, un dispositif spécial de
surveillance et de contrôle durant la saison estivale a été mis en place par la
direction du commerce. Pas moins de 60 brigades d'inspection ont été mises sur
pied à Oran avec comme mission le contrôle de l'hygiène et la qualité des
produits. Ces brigades seront à pied d'œuvre tout au long de la semaine et en
dehors des heures de travail, pour contrôler la conformité des marchandises aux
normes d'hygiène et de conservation des produits, au niveau des complexes
touristiques, des commerces, des fast-foods, des crémeries, des cafés maures,
des hôtels... Ces brigades vont cibler les commerces répartis à travers les 26
communes de la wilaya et en particulier les communes côtières. Il est souvent
rapporté que la rupture de la chaîne de froid et le non-respect des règles
d'hygiène dans la préparation des repas sont directement responsables de cette
intoxication favorisée, par ailleurs, par une chaleur propice à la
prolifération bactérienne. Certains commerçants avides de gain facile ne
respectent pas les conditions élémentaires d'hygiène. Les bactéries qui
transmettent les infections alimentaires les plus courantes sont la salmonelle
et la listeria. Chacune se développe et s'attrape d'une façon spécifique. La
pâtisserie, les pastèques, les laitages et la viande congelée mal conservés et
qui échappent à tout contrôle d'hygiène font le plus de victimes. Ces
intoxications sont dues au non-respect des règles d'hygiène et de la chaîne de
froid, notamment pour les produits périssables tels que l'œuf utilisé dans la
confection des gâteaux et des pâtisseries. Outre le lait et ses dérivés, les
conserves et les boissons sont aussi mises à l'indexe.
Les intoxications alimentaires sont en nette augmentation depuis une vingtaine
d'années et sont souvent causées par une nourriture avariée (prolifération
bactérienne), des fruits et légumes souillés par des produits chimiques ou de
substances toxiques pour l'organisme tels que certains champignons ou poissons
contenant des toxines. En ces périodes de grande chaleur, les œufs et les
produits dérivés constituent 1/3 des causes d'intoxications, les volailles et
tout particulièrement le poulet sont fréquemment
porteurs de bactéries.
Notons
par ailleurs que selon une enquête menée par le ministère du Commerce, 62% des
cas d'intoxications alimentaires collectives sont enregistrés dans les fêtes,
occasions familiales et restaurants universitaires qui échappent au contrôle
des agents du commerce. Le ministère a toutefois signalé que les frais de prise
en charge médicale d'une victime d'intoxication alimentaire s'élève à 100.000
dinars.