C'est toujours
l'effervescence chez les étudiants, qui se sont mobilisés en force en ce 17ème
mardi de marche consécutif à Alger et ailleurs, pour appeler au départ de
quelques figures du régime qui se maintiennent au pouvoir, malgré la « sentence
» prononcée par le peuple à leur égard.
Sur une pancarte
brandie par une étudiante, il est inscrit : « On n'a pas confiance dans les
symboles du régime en place ». Les étudiants réclament toujours le départ de Bensalah, Bedoui et ceux qui les
soutiennent. Le message adressé par les étudiants au chef d'état-major de
l'Armée nationale populaire est assez clair : «Gaïd
Salah arrêtez vos manœuvres, appliquez l'article 7, le pouvoir au peuple». Un
slogan répété à plusieurs reprises par les manifestants. Les étudiants à Alger
ont rendu hommage à travers leurs slogans au peuple soudanais et à
l'ex-président égyptien Mohamed Morsi, décédé ce
lundi 17 juin, suite à un malaise pendant son audience dans un tribunal du
Caire. Les étudiants ont rejeté l'idée d'avoir un pouvoir militaire. Ils
scandaient : «Oui à un Etat civil, non à un Etat militaire», « L'Algérie libre
et démocratique ». Sur une pancarte brandie par un étudiant, il est écrit : «
Le résultat d'un pouvoir militaire, Hosni Moubarak a vécu libre alors que
Mohamed Morsi est mort emprisonné », une façon de
rappeler les conséquences d'un Etat militaire et d'une justice qui obéit aux
commandes du pouvoir militaire. D'autres étudiants ont brandi des pancartes sur
lesquelles ils ont exigé « la dissolution des partis de la coalition
présidentielle qui ont soutenu aveuglément le cinquième mandat de
l'ex-président Bouteflika ». D'autres ont plaidé pour l'installation d'une
instance indépendante des élections. Sur d'autres pancartes, il est écrit : «
On ne peut pas aller à des élections sans transition et sans une nouvelle
Constitution, c'est un suicide ». D'autres encore ont précisé à travers leurs
slogans : «Nous sommes pour des élections libres, mais pas avec les gangs». Le
parcours des étudiants était déjà connu d'avance. Ils se sont rassemblés à la
place des Martyrs en empruntant par la suite la rue Bab
Azzoun puis Larbi Ben M'hidi,
l'avenue Pasteur en passant par le boulevard Amirouche
pour se rassembler à la fin de la marche à Audin. Un
autre groupe s'est rassemblé en face de la Grande Poste d'Alger qui demeure
toujours interdite pour les rassemblements, bloquée durant toute la semaine par
les camions bleus de la police.