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Le dernier discours du chef de
l'Etat par intérim n'a pas laissé la classe politique sans réaction. Comme
attendu, la sortie médiatique de Bensalah a été
largement commentée par des partis ainsi que des personnalités politiques et
par les internautes algériens qui ont été unanimes à souligner le décalage
entre le verbe officiel et les revendications populaires. Du côté du RCD, son
président, Mohcine Bellabas,
s'est interrogé sur son compte tweeter sur la nécessité de « commenter une
seconde fois les grandes lignes du discours de Gaïd
Salah relu par Bensalah ? », une manière pour lui
d'affirmer que le pouvoir réel n'est pas entre les mains du chef de l'Etat. Il
a également indiqué que la situation « exceptionnelle » que vit le pays appelle
à « une mobilisation permanente et une présence massive dans la rue » jusqu'au
départ de la bande et l'avènement d'un nouveau système politique. Atmane Mazouz, député RCD, a
qualifié le discours de « poudre aux yeux », estimant que « la bande au pouvoir
tient à son agenda de maintien du système et refuse toute transition politique
de rupture ». Pour Abdelouahab Fersaoui,
le président du Raj, ce discours est « dans la continuité du système, vide et
sans évolution notoire, Bensalah confirme l'impasse
dont laquelle le pouvoir s'est engouffré en déphasage totale avec les
revendications des Algériennes et des Algériens qui aspirent à la rupture avec
le système et à la transition vers la république démocratique, sociale et
civile ». Pour Saïd Salhi, le vice-président de la
LADDH, le discours de Bensalah « qui n'annonce rien
de nouveau », est une « montagne qui accouche d'une souris », soulignant que le
chef de l'État ne fait que confirmer « ce qui a été déjà annoncé par le chef
d'état-major et du Conseil constitutionnel qui ont déjà donné le la ». A propos
du dialogue évoqué par Bensalah, Samir Bouakouir, militant politique, estime qu'« il faut des
preuves : arrêt de la répression et des interpellations arbitraires, libération
inconditionnelle des détenus d'opinion et levée de toutes les entraves à
l'exercice des droits et des libertés fondamentales ». L'ancien cadre du FFS
ajoute qu'« on ne peut accepter un dialogue avec une épée de Damoclès sur la
tête et sans avoir le droit de discuter de ses objectifs ». Les internautes ont
aussi été sans concessions, rejetant le discours de Bensalah,
le qualifiant de non-événement. La majorité d'entre eux ont estimé qu'il n'a
rien apporté de nouveau, promettant comme réponse, une mobilisation plus
importante de la rue. Si les autres partis politiques de l'opposition ne se
sont pas encore prononcés, il ne fait aucun doute qu'ils s'aligneront sur le
rejet du contenu du discours puisqu'au lendemain de l'annonce du Conseil
constitutionnel de la reconduite d'un nouveau mandat pour Bensalah,
un groupe de huit partis de l'opposition ont rejeté en bloc cette option,
qualifiée d'anticonstitutionnelle. L'UFDS, Talaie El Hourriyet, le MSP, le parti El Adala,
Al Binaa, le PLJ, le parti Fadjr
Al Jadid, et le mouvement Ennahda
ont jugé « anticonstitutionnelle » cette décision qui n'est pas conforme aux
aspirations du peuple, selon eux.
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