Les
étalages informels de vente de viande de volaille provenant de l'abattage
clandestin, dont le nombre s'est nettement multiplié dès l'entame du mois de
carême, empestent exécrablement le marché des fruits et légumes d'Aïn El-Turck. Leur présence, qui
s'est imposée en maître absolu en ces lieux, n'offusque plus personne. Cette
activité illicite, qui semble a priori tolérée, est souvent argumentée par le
fait que le prix de la viande proposée est accessible aux bourses modestes. En
effet, ces étalages disposent d'une clientèle assez nombreuse et les revendeurs
parviennent sans difficulté à écouler une grande partie de leur sordide
marchandise. Cette activité illicite impose en toute vraisemblance une rude et
déloyale concurrence aux boucheries installées dans ce marché. Au fil du temps
et à la faveur de laisser faire, ces étals informels de viande provenant de
l'abattage clandestin, ont réussi à s'insérer dans le paysage de ce marché, au
même titre qu'un autre nombre indéterminé d'activités illicites. Il importe de
signaler que toute cette viande de volaille provient des ateliers de l'abattage
clandestin, qui ont foisonné ces dernières années à Mers El-Kébir,
et ce avec toutes les conséquences négatives auxquelles est durement confrontée
la population. Ces ateliers constituent en réalité le lieu favori
d'approvisionnement en viande de volaille pour les revendeurs à la sauvette
comme pour certaines boucheries à Aïn El-Turck, Bousfer, El Ançor et même à Oran. Outre la piteuse qualité du produit
mis sur le marché, qui échappe à tout contrôle vétérinaire, l'impact de cette
activité sur la santé du consommateur est exécrable au plus haut point. Les
habitants du quartier de Dadayoum, situé sur les
hauteurs de Mers El-Kébir où est répertorié
l'essentiel des abattoirs clandestins de volaille, s'indignent également de
l'innommable état dans lequel se trouve les bas-côtés du chemin rural, non
classé, menant au lieudit Santa Cruz, qui s'est transformé en une véritable
décharge sauvage où sont déversés les déchets et autres abatis de volailles qui
pourrissent sous le soleil en dégageant des odeurs insupportables. Ces lieux se
sont transformés en garde-manger pour des meutes de chiens errants, de chats,
de rats de morphologie impressionnante et aussi de sangliers. Nos
interlocuteurs pointent un doigt accusateur sur les occupants de l'immense
bidonville de Dadayoum comme étant les exploitants de
cette activité illicite.
A
défaut d'incinérateurs, les déchets générées par l'activité (poussins morts,
abats de poulets et détritus et autres résidus d'aliments de volaille, sont
abandonnés sur les bas-côtés de ce chemin. Les abats et les restes de cette
activité, interdite en principe par la loi, attirent non seulement toutes
sortes d'animaux nuisibles mais en plus expose au danger de la contamination
les nappes phréatiques, synonyme d'un grand risque d'épidémie via les moutons
et les vaches qui se nourrissent dans ces décharges sauvages.