Dans une première du genre, une opération de prélèvement de deux reins et un foie, sur le cadavre d'un homme décédé, a été effectuée au niveau du centre hospitalo-universitaire (CHU) Benbadis, par une équipe de chirurgiens nationaux.

Les organes en question ont été transplantés sur trois malades qui en avaient besoin.

Lors d'une conférence de presse, tenue hier, le professeur Hichem Makhloufi, qui a piloté l'opération chirurgicale, a souligné que les organes ont été prélevés la nuit au CHU et transportés après à l'hôpital militaire de Ali Mendjeli, l'hôpital de Batna et celui d'Alger et ce, pour être greffés sur des malades.

Et cela, précise-t-il, dans un temps record soit moins de 14 heures. Et de poursuivre que cette opération de PMO (prélèvement multi organes) s'est faite avec l'accord de la famille du défunt qui, bien qu'étant en deuil, a consenti à donner son aval. « Je tiens à saluer cette famille, car non seulement elle a permis de sauver trois malades et réjouir leurs familles respectives, mais aussi et par ce geste généreux, elle a ouvert en grand les portes de l'espoir pour les autres malades qui attendent. Sachant qu'il y en a 23.000 personnes dialysées à l'échelle nationale, qui ont besoin d'une greffe de rein, et 5.000 autres d'une transplantation de foie », dira-t-il.

Questionné sur la possibilité de reprise des opérations de greffe de reins au niveau de Constantine, grâce à cette prouesse réalisée par son équipe, le professeur Makhloufi, fera observer qu'il y a une différence entre un prélèvement sur un donneur vivant et un prélèvement sur un donneur décédé, « mais pour ce qui nous concerne, nous continuons à espérer que Constantine redeviendra un centre greffeur par excellence, pour le rein ou pour le foie ». Et d'indiquer qu'en Algérie il y a 300 à 400 greffes de reins par an. Et d'affirmer que l'avenir de la prise en charge des problèmes de santé publique, réside dans les opérations de PMO (prélèvement multi-organes).

« Vous vous imaginez, dit-il, que cela nous permet de prélever six à sept organes à la fois d'un cadavre en toute sécurité et avec zéro risque. L'avenir est là, à savoir dans notre opération effectuée au CHU de Constantine, puis le transport des deux reins, à Alger et à Batna pour des malades qui vont en bénéficier en un temps record de 14 heures. Une preuve manifeste », conclut-il.