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Malgré une hausse vertigineuse des prix: Ruée sur les magasins de vêtements de l'Aïd

par J. Boukraa

Depuis quelques jours, le repas du Ftour à peine digéré, de nombreuses familles partent à la recherche de vêtements qui puissent procurer de la joie à leurs enfants durant la fête de l'Aïd. Même si certaines familles préfèrent faire leurs achats avant l'entame du jeûne, soit avant que l'augmentation des prix ne touche les vêtements, beaucoup de familles sont unanimes que « les prix ne sont guère abordables » dira Amina, mère de 3 enfants. Le rapport qualité-prix demeure le casse-tête chinois des parents qui font le tour des magasins. Malgré leurs petites tailles, les vêtements d'enfants sont plus chers que les vêtements pour adultes. Un morceau d'étoffe qui ressemblerait à une robe de bébé, est cédée plus cher qu'une tenue complète pour adulte. Ainsi, au niveau des magasins du centre ville et autres quartier chics, même si le choix est varié, les prix demeurent très élevés et la qualité n'est pas souvent au rendez-vous. Chose qui a poussé certaines bourses moyennes à acheter les habits étalés sur la rue comme à Medina Djedida au lieu d'aller acheter dans un magasin. Les parents accompagnés de leurs enfants, profitent des soirées ramadhanesques pour faire leurs dernières emplettes. L'exercice se révèle un peu difficile pour nombre de parents, même si les magasins de prêt-à-porter et de chaussures sont bien achalandés. La flambée des prix des vêtements décourage plus d'un. Pas toujours évident de trouver son bonheur à des prix raisonnables. Accompagnée de ses deux filles âgées de sept et onze ans, une maman confie que les vêtements de l'Aïd sont un « véritable casse-tête » pour les parents. A l'avenue de Choupot comme à Haï El Akid Lotfi, les prix affichés donnent le tournis. Une tenue pour enfant coûte entre 8.000 et 15.000 dinars sans pour autant compter le prix de la paire de chaussures. Une robe pour fillette de 4 ans est proposée à 8.500 DA. Un ensemble pour un garçon du même âge est à 6.000 DA. Dans la majorité des boutiques du centre-ville, les prix affichés dépassent les 4.500 DA pour une robe et peuvent atteindre facilement les 15.000 dinars. Les shorts sont proposés à 2.000 voire 3.000 dinars et les tee-shirts entre 1.800 et 3.500 dinars. Les pantalons en jeans entre 1.500 et 4.500 dinars. Les chaussures dites de marque sont proposées à un prix fixé entre 3.200 et 5.500 DA, selon l'origine et la qualité. La plupart de la marchandise provient de Chine, de Turquie, d'Espagne, d'Italie et de France. «Pour habiller une fillette de moins de 8 ans, un parent devra débourser au moins 15.000 pour un produit de qualité, 7.000 voire 8.500 pour une robe, des chaussures à 3.500 dinars et quelques accessoires comme le sac à main et autres», dira une maman. L'achat des vêtements est une nécessité. Porter des nouveaux habits, c'est le charme de l'Aïd surtout pour les enfants qui attendent avec impatience ce jour. Les raisons de cette flambée se résument, selon un commerçant spécialisé dans l'habillement pour enfant depuis une vingtaine d'années, par la hausse du taux de change (devise) et l'absence de production nationale. Autre raison, la crise syrienne qui a freiné les importations algériennes de ce pays. La majorité des familles, finances obligent, tentent tant bien que mal satisfaire leur progéniture. La diminution du pouvoir d'achat et les difficultés financières auxquelles font face de nombreux ménages entre les dépenses inhérentes au mois sacré et celles dictées par l'Aïd El Fitr, obligent un bon nombre de citoyens de trouver des solutions de rechange. De nombreux parents ont ainsi fait le choix d'acheter des vêtements moins chers, conformément à leur budget écartelé entre les multiples dépenses imposées par la conjoncture...

Medina Djedida et la friperie pour les petites bourses

Si les plus « aisés » préfèrent les boutiques des quartiers chics à Akid Lotfi, au centre-ville et à Choupot, qui proposent des vêtements à des prix dépassant tout entendement, d'autres préfèrent les marchés des quartiers traditionnellement connus. C'est le cas de Medina Djedida où règne une ambiance inhabituelle. Ici on peut trouver des vêtements de moindre qualité (importés de chine) et à des prix raisonnables. Le marché de Medina Djedida enregistre également un rush impressionnant des ménages en quête de produits bon marché. Au niveau de ce marché, des vendeurs à la sauvette étalent souvent des articles aussi bien bon marché que de moindre qualité. Des occasions inespérées pour les petites bourses afin de faire plaisir à leur progéniture, à l'arrivée de l'Aïd El Fitr. Des jeans à 1.200 dinars, des robes entre 2.500 et 4.000 DA, des chemises entre 800 et 1.200 DA, des chaussures entre 500 et 2.000 DA, le marché de Medina Djedida est une aubaine pour les petites bourses. Beaucoup de familles éprouvent souvent des difficultés à gérer leur faible budget, déjà plombé par les dépenses durant le mois du Ramadhan, sachant qu'elles doivent faire face aux dépenses de l'Aïd. Devant cet état de fait, d'autres parents qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts, se ruent actuellement vers la friperie « de luxe », en vue de satisfaire les demandes de leurs enfants.