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![]() ![]() ![]() ![]() Ce que nous
renvoie l'école algérienne est paradoxal et inquiétant à la fois. D'un côté,
une jeunesse universitaire qui semblait léthargique, inconsciente et aucunement
concernée par son destin qui se faisait sans elle, et son admirable sursaut qui
a surpris tous ceux qui croyaient l'avoir définitivement bernée et poussée à
l'exil et au repli sur soi. De l'autre, un archaïsme ancré dans les esprits de
ceux qui ont une emprise, certaine, sur l'école et qui manipulent, dès avant
l'âge de la scolarité, des générations d'enfants, face à la permissivité
ambiante d'une société plongée dans l'ambiguïté et les confusions culturelles
et identitaires et les faux projets d'un État. L'école est une institution trop
sérieuse pour la confier à des courtiers et à des altérés sans crédibilité
morale et sans lien culturel avec l'universalité. Et si elle est devenue le
théâtre idéal à des prestations sataniques et à des pratiques charlatanesques,
c'est parce que les mentalités sont rendues fascinées par les mystères qui
sèment l'ignorance et dressent les obstacles à l'émancipation intellectuelle.
Il est temps de dégager la voie à nos enfants et petits-enfants pour espérer
les délivrer de la spirale de l'aliénation à la pensée étriquée et réagir au
plus vite pour dénoncer ces énergumènes qui les cernent de toute part. Pendant que le quotidien ramadanesque des
Algériens se charge d'intrigues politico-judiciaires et de misère culturelle,
une scène très grave a lieu dans une école primaire et diffusée sur une chaîne
de télévision privée habituée -au sensationnel qu'elle véhicule- et largement
reprise sur les réseaux sociaux, montrant dans une salle de classe une douzaine
d'adultes hagards entourant un gourou en action et des enfants paniqués et
choqués, qui déliraient à cause de ce qui arrive à l'un de leur camarade soumis
à un exercice macabre, supposé exorcisant. Ce n'est pas cette école
malmenée par les tiraillements et les antagonismes d'une extrême violence, qui serait
en mesure de donner au pays une élite capable de comprendre et d'intégrer les
bouleversements qui se préparent déjà, dans un monde où il n'y a aucune grâce
pour les faibles... Mais est-ce qu'il y a une volonté politique forte et
durable pour aller vers une société intelligente tirée vers le haut par une
école capable d'agir et influencer les mutations du XXIe siècle et ne pas les
subir ? Nous n'en sommes pas encore là.
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