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Les quatre
partis de l'alliance présidentielle ont, sans surprise, apporté leur soutien au
discours de Gaïd Salah appelant à la tenue de
l'élection présidentielle. FLN, RND, MPA et Taj ont applaudi à l'intransigeance
du commandement de l'armée qui rejette toute période de transition de quelque
nature qu'elle soit et refuse de s'impliquer dans un dialogue avec l'opposition
ou des personnalités nationales. Ces partis qui ont signé un chèque en blanc à
l'état-major de l'ANP sont ceux-là mêmes qui étaient les plus fervents
partisans d'un cinquième mandat pour Bouteflika, il y a à peine deux mois.
Quelle caution peuvent apporter ces formations politiques dont trois des premiers responsables sont concernés par des affaires en justice ? Ouyahia du RND et Benyounès du MPA devront être convoqués devant la Cour suprême alors que le ministère de la Justice aurait saisi le Conseil de la nation pour la levée de l'immunité parlementaire de Ghoul, le président de Taj. En plus d'être publiquement rejetés, ces chefs de parti font également face à une action en justice intentée par l'avocat et activiste Abdelghani Badi qui estime que les actions de Ghoul, Ouyahia, Benyounès et Bouchareb, alors à la tête du FLN, et qualifiés de parrains du cinquième mandat, sont passibles de poursuites judiciaires dans la mesure où leurs discours «facteur déstabilisateur pour l'unité de la nation» provoquaient les sentiments des Algériens lorsqu'ils appelaient à la réélection de Bouteflika. Pour les observateurs avertis de la scène politique, Gaïd Salah n'avait vraiment pas besoin d'un tel appui. Il est plus que probable que ces partis seront les premiers perdants d'un changement de régime en Algérie et risquent gros si les exigences du mouvement populaire sont satisfaites. Ces partis, leurs cadres et leurs élus sont menacés de disparition et de poursuites judiciaires si les demandes populaires de mettre le FLN au musée et de dissoudre les deux chambres du Parlement sont exaucées. Les quatre chefs ont encore une fois retourné leurs vestes, eux qui ralliaient le hirak après la «démission» de Bouteflika, et offrent par leur inconsistance et le peu de crédit dont ils bénéficient un piètre soutien à Gaïd. |
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