Le Front des
Forces socialistes (FFS) a lancé, hier, un «appel aux forces vives de
l'alternative démocratique » pour la tenue «dans des délais raisonnables» d'une
«conférence nationale de concertation et de dialogue». L'appel, signé par le
premier secrétaire du Parti, Hakim Belahcel, explique
que «cette rencontre servira d'assise et de rampe de lancement à un vrai pacte
politique consensuel qui définira, par la suite, les contours du processus de
transition démocratique dans le pays». Le document du FFS salue la «formidable
dynamique révolutionnaire peuple algérien», (qui) entame son quatrième mois» et
dont le but est d'« imposer un changement radical du régime autoritaire». «Face
à cette légendaire démonstration de force populaire, le pouvoir algérien a
multiplié ses manœuvres et ses manigances dans l'unique espoir de mettre en
échec cette déferlante citoyenne », affirme le FFS qui note que «le Pouvoir
réel est assumé et exercé, entièrement, par l'état-major de l'armée» et «qui
lègue, occasionnellement, quelques-unes de ses attributions de façade à un
fonctionnaire à la tête de l'État et à un gouvernement factice et impopulaire».
Cependant, et «devant cette situation de flottement politique généralisée et
face à l'entêtement pesant du pouvoir», le FFS estime que «les vraies forces du
changement doivent agir» et «être à la hauteur du contexte politique (...) de
plus en plus épineux». Le FFS juge que «l'heure est grave», mais qu'une
«initiative politique» est «à portée de mains» si «les bonnes volontés
s'affichent» et si «les organisations politiques, sociales, syndicales et personnalités
nationales indépendantes se décident, enfin, à prendre le train de l'histoire
dans le bon quai et dans le bon sens». «Aujourd'hui, il est plus
qu'indispensable, voire urgent, d'accélérer la cadence de ces rapprochements
d'idées et de visions»; lit-on dans l'appel du FFS qui
rappelle qu'il «a toujours été un fervent défenseur du principe du dialogue et
des solutions politiques concertées et négociées». Le FFS annonce avoir déjà
entamé un «programme de rencontres». «Evidemment, notre parti n'est pas resté
au stade de propositions puisqu'il a déjà entamé un programme de rencontres
avec des personnalités nationales et associatifs évoluant dans divers
horizons», souligne encore le FFS. Et de constater «avec beaucoup de fierté et
de satisfaction, que l'opposition sous toutes ses formes, partis politiques,
organisations sociales, syndicales et autres personnalités nationales, est en
pleine effervescence. Cette nouvelle dynamique ne peut être que bénéfique et
salvatrice pour accompagner le peuple dans sa révolution pacifique contre
l'ordre établi». Le FFS affirme qu'il «ne peut qu'être réceptif et attentif à
l'évolution de ces propositions de sortie de crise émanant de l'opposition et
affirme son entière disponibilité à les discuter et à les débattre dans un
cadre approprié et favorable à l'émergence d'une issue consensuelle et adaptée
à la crise multidimensionnelle qui mine l'avenir de pays». «Soucieux de
l'impératif du succès de cette initiative de rapprochement politique et
conscient de sa portée sur le devenir du pays, le FFS propose que cette
première rencontre se tienne, sans préalables et sans conditions». Le FFS
«n'épargnera aucun effort afin de faire aboutir toute initiative politique
capable de nous s'inscrire dans un vrai processus démocratique de transition,
protégé et garanti par l'institution militaire sans que celle-ci ne s'interfère
dans ses tenants et aboutissants».