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![]() ![]() ![]() ![]() L'appel
pour une solution consensuelle lancé hier par Ali Yahia Abdennour,
avocat et militant des droits de l'Homme, Ahmed Taleb Ibrahimi,
ancien ministre, et Rachid Benyellès, général à la
retraite, n'apporte rien de nouveau à l'équation de la crise algérienne
apparemment insoluble pour le moment du fait de la détermination de
l'état-major de s'en tenir à la feuille de route qui conduit aux
présidentielles du 4 juillet prochain. L'appel des trois hommes n'est pas le
premier du genre, puisque le trio avait écrit, le 7 octobre 2017, que « pour
nous faire entendre et faire barrage à ceux qui ont confisqué notre destin
depuis près de vingt ans, nous devons parler d'une seule voix et nous mobiliser
derrière ceux des partis d'opposition qui s'engageront à respecter un programme
d'action commun, visant l'instauration de la démocratie, l'application de la
justice sociale et le respect des libertés individuelles et publiques ». Même
s'ils se sont fait attaquer sur le fond et la forme à l'époque, leur appel
avait ce quelque chose de mobilisateur, de prémonitoire. La solution
consensuelle proposée par les trois personnalités nationales passe
impérativement, selon eux, rejoignant d'autres avis de l'opposition, par « une
période de transition de courte durée, conduite par des hommes et des femmes n'ayant
jamais appartenu au système profondément corrompu des vingt dernières années »
prélude à « l'instauration d'un Etat de droit et d'une véritable démocratie ».
Une période nécessaire pour mettre en place le processus électoral, alternative
rejetée par Gaïd Salah pour qui, la solution
constitutionnelle est à même de garantir le respect des institutions en
Algérie. Difficile donc de présager de l'avenir de cette initiative et si elle
sera prise en considération, pourtant et avec la présence de Taleb Ibrahimi parmi les signataires, plusieurs interrogations
s'imposent. En effet, l'ancien ministre des Affaires étrangères sous Chadli est
donné comme le favori de l'armée pour présider un comité de transition
politique. Ibrahimi devait même en principe annoncer,
vendredi dernier, son projet de sortie de crise ou au plus tard aujourd'hui,
dimanche. Et si cet appel était exactement cette solution consensuelle tant
attendue malgré que la rue ait d'ores et déjà refusé
d'adouber l'ancien apparatchik.
En signalant que les Algériens refusent de composer avec des hommes et des femmes qui ont appartenu au système profondément corrompu des vingt dernières années, allusion directe au gouvernement Bedoui et à Bensalah, le chef de l'Etat par intérim, cet appel rejoint l'idée d'un Ibrahimi, personnalité consensuelle, pouvant conduire cette transition. L'implication même de Ali Yahia Abdenour sonne comme un engagement de la part de l'avocat à entériner cette proposition. Auquel cas, l'option du 4 juillet devient caduque et on se dirigera alors vers une période de transition chapeautée par Taleb Ibrahimi, comme le veut l'armée, sans les 3 B, comme l'exige la rue. |
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