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ES Sétif: L'été s'annonce très chaud

par M. Zeggai

La crise qui frappe de plein fouet la glorieuse formation de l'Entente de Sétif risque de déboucher sur de graves répercussions pouvant mettre en péril l'avenir du club. Autopsie d'un échec programmé. Il est certain que l'élimination en demi-finale de la coupe d'Algérie face à la JSMB a débouché sur cette situation désastreuse pour aboutir au divorce entre le président Hacen Hammar et le public sétifien. Jamais l'ESS n'a été délaissée et livrée à elle-même comme ces derniers temps où le président Hacen Hammar n'a plus donné signe de vie au moment où personne de ses proches collaborateurs n'a pris l'initiative, ou plutôt la responsabilité de s'occuper de la gestion de l'équipe en attendant d'y voir plus clair. Hacen Hammar s'est éclipsé depuis la montée au créneau des supporters qui exigent son départ. Est-ce une manière de sanctionner le public de l'ESS et de se « venger » sur un public qui lui a fait entendre des vertes et pas des mûres? C'est du moins la thèse qui semble la mieux indiquée pour expliquer l'absence énigmatique du président.

Une situation déplorable et regrettable à la fois avec un avenir incertain, une accumulation de dettes et une menace de grève des joueurs réclamant leur argent, sans oublier le cas d'Amada qu'il est impératif de régler pour éviter les sanctions de la FIFA.

Ce sont là les conséquences d'une gestion approximative et ne répondant à aucune logique. Le président Hacen Hammar a agi tout seul sans se concerter avec les autres dirigeants, c'est d'ailleurs ce qu'on lui reproche.

A propos du recrutement, Hammar a manqué d'une vision claire. Sur près d'une quinzaine de nouveaux éléments, nombreux sont ceux qui n'ont pas apporté le plus escompté ou ont mérité de porter le maillot «Noir et Blanc» de l'Entente. Les Draoui et Lakroum (ex-CRB), Debbih (ex-ASAM), Karaoui (ex-MCA), Isla Daoudi (Ivoirien), Laoufi (MCEE), et bien d'autres sont passés à côté de la plaque, ce qui explique la libération de certains d'entre eux. Sans oublier le cas du Nigérian Ifeany, dont le recrutement a suscité moult interrogations. L'autre erreur commise a trait aux changements d'entraîneurs.

Le départ de Rachid Taoussi s'est avéré lourd de conséquences. Le coach marocain a réussi l'exploit de relancer l'équipe dans la course à la qualification aux quarts de finale de la Ligue des champions d'Afrique, frôlant de peu l'exploit d'aller en finale de cette prestigieuse compétition continentale. Selon nos sources, Rachid Taoussi a été poussé vers la démission.

Par qui et dans quel intérêt ? La réponse à cette question devrait apporter un éclairage sur ce qui se trame au sein de l'Entente. Noureddine Zekri, qui s'était proclamé comme le sauveur et le futur bâtisseur du projet de l'ESS, n'est pas parvenu à remonter la pente et a fini par rendre le tablier. Pourquoi ? Encore une question pour Hacen Hammar qui a porté son dévolu sur Nabil Neghiz. Aujourd'hui, avec l'absence du premier responsable de l'équipe, l'ESS est dans le flou pour ne pas dire en danger si la situation n'évolue pas dans le bon sens. Le club risque une saignée jamais connue auparavant, avec des éléments qui sont en fin de contrat et ceux qui pourraient être libérés par la CRL du moment que bon nombre d'entre eux n'ont pas été régularisés depuis plusieurs mois.

Cette situation a fait réagir d'anciennes figures emblématiques. Abdellah Mattem, Abdelhamid Salhi, Bouzid Cheniti et bien d'autres ont tiré la sonnette d'alarme pour une prise de conscience générale avant qu'il ne soit trop tard, car l'inquiétude a atteint son paroxysme chez les fans, qui ont qualifié l'absence de Hammar comme une fuite de responsabilité caractérisée.

De nombreux supporters ont envahi dernièrement le siège du club pour manifester de nouveau leur colère et exiger le départ des dirigeants, tout en souhaitant l'intervention du wali pour remettre de l'ordre, et surtout mettre fin à la marginalisation des anciens joueurs qui ne sont pas associés au quotidien de leur équipe. Ainsi donc, la succession de Hamar est déjà ouverte, à moins que ce dernier n'ait mis en place une stratégie pour contrecarrer ceux qui veulent le destituer de son poste.

Des noms commencent à circuler, ce qui signifie que l'été sera très chaud du côté de la cité d'Aïn Fouara.