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Hennaya: La zone nord de la ville abandonnée à son triste sort

par Khaled Boumediene

  La mauvaise herbe chevauche les trottoirs et espaces vagues de tous les quartiers de la ville de Hennaya, à cause d'une pluviométrie abondante durant ces derniers mois. Au pied du nouvel immeuble de l'unité de la Protection civile située à l'entrée nord-est de la ville, au croisement avec les routes qui mènent vers Remchi et Aïn Youcef, la verdure envahissante pousse sur plusieurs mètres. Sur le trottoir (sans plateforme ni revêtement) d'en face, le constat est le même. Des herbes folles envahissent les soubassements des murs d'une unité d'oliverie et de l'ancienne cave (en état de délabrement) à proximité du stade communal de football. Même décor du côté de l'entrée nord-ouest de la ville du côté de Remchi où les mauvaises herbes prolifèrent le long des accotements des voiries et recouvrent tous les terrains vagues de la cité de Derb Lagha qui s'étend vers le nord jusqu'au nouveau rond-point de la RN 22. «Regardez ce spectacle d'une végétation sauvage qui a envahi tout notre quartier, nous n'avons jamais connu une telle situation d'abandon et de dégradation. C'est vraiment dérangeant. Où sont les responsables de la mairie ?», déclarent des riverains. Une situation que confirment d'autres habitants de la cité de Derb Lagha : «nous vivons ici depuis longtemps, mais jamais nous n'avons vécu une dégradation pareille. Ces herbes sauvages compliquent la circulation des piétons et surtout nos enfants et les personnes âgées. Avec la chaleur qui commence, on craint vraiment que nos enfants soient mordus par des serpents ou des rats qui se cachent dans cette végétation sauvage, sans parler de la prolifération des moustiques et autres insectes nuisibles. Et puis, il y a le risque d'accident car les piétons sont obligés de marcher à même la chaussée à cause de cette végétation gênante qui favorise le développement d'insectes pollinisateurs. Juste en bas de la route qui mène vers Remchi, la terre arable des terres cultivées et jardins est à front de rue à cause de l'absence des trottoirs.

Il y a un vrai danger pour les piétons. En plus, il n'y a ni avaloirs pour la collecte des eaux de ruissellements, ni lampadaires pour l'éclairage public. Les habitants qui vivent à proximité de l'oued Galiane ne peuvent plus respirer à cause des odeurs nauséabondes des eaux usées qui coulent à ciel ouvert. Ces riverains côtoient quotidiennement des reptiles et des rats qui se cachent dans les berges de ce cours d'eau pestilentiel». A la différence de la zone sud de la ville (plus attractive), qui a connu ces dernières années une transformation notable grâce à quelques investissements et opérations d'aménagements qui, il faut le dire, ont changé le cadre de vie citadin à travers des réalisations marquantes (trémies, constructions de logements sociaux et promotionnels, nouveaux ensembles résidentiels privés, espaces verts? etc.), cette zone nord est encore délaissée et n'a toujours pas bénéficié d'un vrai programme de requalification et de modernisation.

Le seul projet immobilier retenu par les autorités locales dans cette partie de la ville est celui des logements AADL qui a, rappelons-le, irrité toute la population à cause du mauvais choix de terrain retenu pour la construction de ces logements. En effet, une grande parcelle agricole relevant du périmètre irrigué M'kacem va être bétonnée en dépit des lois pour la protection des terres agricoles.

Le long du chemin de wilaya qui mène vers le barrage de Sekkak, des eaux usées de l'abattoir ruissellent à même la chaussée sans que personne n'intervienne pour régler ce décor hideux qui irrite les automobilistes et les riverains du lotissement Bekhechi et ternit l'image de la ville du saint «Sidi Chaïb».