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Les
militants et cadres du Parti des travailleurs ( PT ) ont exigé hier, lors d'une
conférence de presse, tenue dans leur siège, la libération « immédiate » de la
secrétaire générale du PT, Mme Louisa Hanoune ,
placée en détention préventive à la prison civile de Blida, par le Tribunal
militaire. Un comité ou un collectif de soutien pour la libération de Louisa Hanoune vient d'être installé par le bureau politique du PT
avec le concours de personnalités politiques, des syndicats, journalistes ainsi
que des représentants de la société civile. Choqués par l'incarcération de leur
chef, les militants et cadres du Parti des travailleurs ont affirmé ignorer les
raisons de sa détention. Ils ont exprimé leurs craintes quant aux conditions de
son incarcération. «Depuis qu'elle a été arrêtée, Louisa Hanoune
est maintenue en détention à l'isolement, ni ses avocats constitués, ni les cadres
du Parti, ni même sa famille n'ont pu la rencontrer », a affirmé hier, un des
cadres du PT, Ramadane Youcef Taazibt.
Pour le conférencier, «bien que Louisa Hanoune a été convoquée en tant que témoin comme il était indiqué dans la convocation du tribunal, notre secrétaire général avait bien compris qu'elle est déjà condamnée d'avance puisqu'elle a été convoquée par le Tribunal militaire. Sachant qu'elle avait pris le soin de prendre ses médicaments ». Les larmes aux yeux, Ramdane Taazibt a affirmé que la détention de la militante qui a milité durant 45 ans de sa vie, contre le parti unique et pour les droits des femmes, les droits de l'homme, pour la liberté de la presse et pour la démocratie est un fait choquant. Qualifiant son arrestation d'un tournant dangereux dans le champ politique algérien. Pour Taazibt, il s'agit-là d'un acte de criminalisation de l'action politique indépendante et l'expression d'une volonté de mise au pas des militants et activistes par le pouvoir en place. Les militants et cadres du parti ne comptent pas baisser les bras. Ils ont de ce fait exprimé leur détermination à défendre leur présidente jusqu'à sa libération. « Nous avons déjà lancé une campagne de solidarité et de soutien pour la libération de Louisa Hanoun, aux niveaux national et international, sachant qu'elle est militante internationale, elle est Coordinatrice de l'Entente internationale des travailleurs et des peuples (EIT)». Ramadane Taazibt a affirmé, lors de son intervention que cette campagne de soutien a commencé. En précisant que des syndicalistes étrangers s'organisent déjà pour des actions de soutien pour la libération de Louisa Hanoune. Et d'affirmer que la Centrale unique des travailleurs (CUT) du Brésil a déjà exprimé son soutien pour sa libération. « La place de Louisa Hanoun est parmi le peuple et non pas en prison », dit-il. En dénonçant la «hogra», Ramdane Taazbit a affirmé que Louisa Hanoun a toujours défendu les victimes d'injustice et d'oppression même si elle ne partage pas avec eux les mêmes idées ou les mêmes idéologies. Elle avait même, dit-il, défendu Ali Belhadj. Ce dernier faut-il le rappeler disait d'elle, « elle est le seul homme politique du pays». Le soutien et les «précisions» de Khalida Toumi Le conférencier Taazibt persiste et signe en affirmant que Louisa Hanoun n'a jamais eu recours à des étrangers ou a appelé à l'intervention étrangère pour la résolution de crise interne. Et d'ajouter qu'elle a été contre toutes les manœuvres qui visaient le maintien du système en place, en plaidant pour une assemblée constituante, rassemblant l'ensemble des Algériens autour d'un projet commun qui est l'édification d'un Etat de droit, notamment depuis le début de cette révolution populaire pour la démocratie. Et de souligner que ses positions claires intransigeantes qui s'inscrivent dans le même contexte que les aspirations du peuple, lui ont valu des attaques virulentes sur les réseaux sociaux. «191.000 attaques, une armée électronique contre elle avec parfois des insultes misogynes. Et ce, bien avant son incarcération ». Présente hier, lors de la conférence de presse, au siège du PT, Khalida Toumi, ancienne ministre a apporté son soutien « absolu » à son amie Louisa Hanoune. Et d'affirmer : « même si l'on suppose qu'elle a participé à la réunion du 30 mars dernier, et je ne pense pas que c'est le cas, à cette date le président de la République était toujours en poste, tout comme son conseiller, Said Bouteflika. Elle était carrément dans son rôle de rencontrer qui elle veut, même le frère du président, pour débattre et pour trouver une solution à la crise. Et ce, en tant que personnalité politique ». Elle persiste en affirmant que même si l'on suppose qu'elle a assisté à cette réunion, il faut savoir qu'elle a joué son rôle de politique. Si elle a été incarcérée pour cette raison « je le dis bien cette incarcération est un virage dangereux ». Elle indique: «d'ailleurs durant ces jours-ci, des personnalités politiques s'entretiennent avec le vice-ministre de la Défense. Ils sont et il est dans son rôle de consulter ou de s'entretenir avec des chefs de partis ou avec des personnalités politiques pour savoir ce qui passe dans le pays, afin trouver des solutions politiques, sans dégâts, à cette crise que traverse le pays ». L'ancienne ministre de la Culture a saisi l'occasion pour interpeller la conscience des journalistes et des responsables de certaines chaînes de télévision qui ont montré les images en boucle de Louisa Hanoune arrivant au Tribunal militaire. Elle a précisé dans ce sens que « des images initialement diffusées par l'ENTV ont été reprises pour ne pas dire volées par certaines chaînes de télévision privées, alors que Louisa Hanoune a été filmée sans qu'elle le sache». Pour Khalida Toumi, « il s'agit bien là, d'une atteinte aux droits de l'homme ». D'ailleurs, dit-elle, « même la Constitution, à laquelle certains s'attachent, interdit ces comportements, je dirais même que c'est un viol, ça n'honore pas la presse», s'est-elle indignée. |
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