Tout en
accueillant avec une joie non dissimulée les nouvelles interpellations de
figures emblématiques de l'équipe des Bouteflika, les manifestants ont répété
durant plus de deux heures les slogans du hirak qui
leur parviennent d'Algérie
Les Algériens
de Belgique se sont rassemblés, dimanche à Bruxelles, pour continuer à apporter
leur soutien au hirak avec la même détermination. Le
rond-point Schuman, point de jonction entre les institutions européennes, étant
occupé cette fois-ci par une autre manifestation européenne festive, les
organisateurs algériens se sont déplacés à quelque 200 mètres plus haut, à
l'entrée du parc du Cinquantenaire et ont scandé pendant plus de deux heures
les slogans répétés par le hirak en Algérie: «Pour le
départ du système», « pour un pays libre et démocratique» et bien sûr
l'inévitable «Silmya». Beaucoup de jeunes garçons et
filles qui ont, dès le début entonné l'hymne national «Kassaman»
avant de se relayer avec un porte-voix pour scander sans arrêt leur foi et leur
conviction que le hirak ira jusqu'au bout, jusqu'à
rendre au pays sa liberté. Par ailleurs, les récentes arrestations de figures
importantes de l'équipe de Bouteflika, dont son frère, ont été sujet à débats
passionnés. C'est que le dernier «coup» porté au clan des Bouteflika les conforte
dans leur combat et les encourage à poursuivre leur soutien à leurs
compatriotes du pays. Comme pour marquer l'événement, des manifestants ont
apporté avec eux bonbons, dattes et boissons qu'ils ont partagés dans un climat
de grande fraternité. Les nombreux joggeurs et promeneurs du grand parc du
Cinquantenaire se sont souvent arrêtés et observé ce rassemblement joyeux et
haut des couleurs de l'Algérie avec une certaine sympathie. C'est que la cause
du hirak algérien gagne, chaque dimanche, ici en Belgique
et en Europe de manière générale, des soutiens et sympathies toujours aussi
appuyés. Si lors du premier rassemblement, la police bruxelloise avait déployé
quatre cars de police, il n'y avait plus qu'un seul fourgon de police posté à
proximité d'où les policiers observaient la scène sans quitter leur véhicule.
Sans doute la répétition des rassemblements sans heurts, ni gène pour les
autres, est pour quelque chose dans l'attitude «polie» des services de
sécurité. Comme à l'habitude, les manifestants ont fixé ces moments sur leurs
appareils photos, dont les smartphones, et relayé sur les réseaux sociaux
l'événement. L'autre question qui a occupé les manifestants concerne l'annonce,
dimanche dernier, par un groupe, de la fondation d'un Conseil de la révolution
pacifique algérienne (CRPA). Avant de se quitter, les manifestants ont
renouvelé leur promesse et engagement de se retrouver chaque dimanche en
solidarité avec leurs compatriotes du pays, jusqu'à l'aboutissement des
revendications populaires en Algérie.