Recasées
depuis plusieurs années dans différents lieux ne répondant nullement aux
conditions élémentaires de vie, des dizaines de familles sinistrées se
débattent dans des situations des plus exécrables, qui dépassent tout
entendement, en attendant un hypothétique relogement. Ces familles (plus de
100), recasées entre un ancien camping de toile dans le village de Cap Falcon
et un ex-centre de colonies de vacances dans la
localité de Bouiseville, à titre provisoire, semblent
avoir perdu tout espoir quant à leur prise en charge, en dépit de leurs
multiples rassemblements de protestation et de leurs requêtes adressées aux
responsables concernés. Ces familles, comble de l'ironie, recensées à plusieurs
reprises, notamment à la veille de chaque scrutin, attendent depuis des années
que les autorités honorent leur engagement vis-à-vis d'elles. Selon des
représentants des familles du centre de recasement du village de Cap Falcon,
dépendant administrativement de la municipalité d'Aïn
El-Turck, qui se sont rapprochés du Quotidien d'Oran,
l'ancien camping de toile, transformé en centre de recasement, abrite 50
familles, recasées depuis les années 90, qui endurent depuis un calvaire
innommable. «Hiver comme été, nous devons faire face aux humeurs de la nature,
dans des salles qui ressemblent plus à des geôles, en l'absence de toutes
commodités. Sans eau, ni gaz, ni réseaux d'assainissement, avec des murs et des
plafonds fissurés qui laissent infiltrer l'eau, nos enfants souffrent le
martyre et sont, pour la plupart, atteints de maladies graves. La situation
s'aggrave davantage durant les nuits glaciales d'hiver avec les rafales de vent
qui arrachent les tôles faisant office de plafond et nous obligent ainsi à nous
réfugier ailleurs», affirme un représentant des familles, avant de renchérir :
«Nous avons adressé plusieurs correspondances aux responsables concernés, qui
se sont succédé à la tête de la commune d'Aïn El-Turck et même aussi aux walis. Nous avons plusieurs fois
fait l'objet d'un recensement, mais jusqu'à ce jour, nous n'avons rien vu venir
et nous continuons à vivre dans des conditions de vie les plus déshonorantes».
Il y a lieu de signaler également qu'environ 70 autres familles vivent dans les
mêmes conditions dans le centre de recasement de la localité de Bouiseville, sise dans ladite municipalité, sans
électricité, ni gaz et contraintes d'aller puiser l'eau ailleurs. Notons que
plus d'une cinquantaine de familles sont aussi durement confrontées à une
situation similaire, entre l'ancien boulodrome de Bouiseville
et le théâtre plein air de la localité de Trouville. «Nous avons été informés
qu'il y aura bientôt l'attribution de plus de 200 logements dans la commune d'Aïn El-Turck, comme nous avons
aussi appris que les responsables de notre commune aspirent à éradiquer,
définitivement, ces centres de recasement. Nous espérons que les autorités se
pencheront sérieusement sur notre cas en nous considérant comme familles
prioritaires à reloger. Pour cela, nos espoirs reposent totalement sur nos
responsables, notamment le wali et le maire de notre commune», ont fait
remarquer les représentants de ces familles. Il importe de noter que seule une
quarantaine de familles sinistrées a été relogée depuis 2012 à Aïn El-Turck. Ces dernières,
rappelons-le, avaient élu domicile dans l'ancien camping de toile de la
localité de Claire Fontaine qui a été transformé en jardin public.