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Dans le
cadre d'une enquête anti-corruption, le PDG de Cevital
a passé sa première nuit à la prison d'El Harrach. Si l'interpellation de Rebrab puis sa mise sous mandat de dépôt entre dans
l'accélération des procédures judiciaires menée après l'intervention du chef de
l'état-major à partir de Ouargla, l'opinion publique
s'attend à d'autres arrestations parmi le clan présidentiel et les hommes
d'affaires réputés proches. Les noms les plus cités sont ceux des Bouteflika,
d'actuels parlementaires et d'anciens ministres de la République soupçonnés
d'être impliqués dans des affaires de corruption à grande échelle et de
dilapidation de deniers publics ainsi que des transferts illicites de capitaux
vers l'étranger.
Il ne faut surtout pas perdre de vue que l'incarcération de Rebrab est tout simplement considérée par une certaine frange de la société comme une provocation en vue de compromettre l'unité du mouvement populaire du 22 février et pour ne pas laisser la porte à une quelconque récupération ou interprétation de l'action judiciaire, il est plus qu'impératif que tous les symboles du régime soient des justiciables au même titre que tout citoyen. Ali Ghediri, l'ancien candidat à l'élection présidentielle du 18 avril 2019, a superbement cerné la question en demandant à Gaïd Salah d'arrêter en premier lieu Saïd Bouteflika, le frère de l'ancien président de l'Etat, puis si besoin est de mettre tout le monde en prison par la suite. Et c'est ce respect des priorités qui doit prévaloir dans une situation aussi sensible qu'explosive du moment que la rue a désigné les responsables de la ruine du pays. La priorité étant d'assurer une stabilité institutionnelle de l'Algérie et de répondre aux revendications du hirak dont la détermination est toujours intacte à l'aube d'un dixième vendredi. Il n'est un secret pour personne que les noms d'une grande partie des hauts responsables de l'Algérie sont souvent évoqués dans des affaires scabreuses liées à leur mandat officiel auxquels la justice doit s'intéresser quels que soient leur profil et leur proximité avec l'actuel cercle décisionnel. Les Algériens sont en droit de s'interroger sur la politique judiciaire du pays et les objectifs avoués de ce grand nettoyage et s'il concerne tous les oligarques qui ont amassé, en toute illégalité, d'incroyables fortunes rapatriées à l'étranger. De leur côté, les donneurs d'ordre sont dans l'obligation d'expliquer aux Algériens la nature de leurs actions et particulièrement de les rassurer sur la neutralité et la transparence de la justice. |
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