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Et si la permaculture était
une des solutions viables aux problèmes agricoles de l'Algérie ? Concept
méconnu dans notre pays, la permaculture (culture
permanente ou agriculture permanente) a été développée dans les années 70 par
Bill Mollison, environnementaliste australien, et son
compatriote David Holmgren, concepteur écologiste.
Par son éthique et ses techniques, en constante évolution, la permaculture prône une méthode systémique et globale qui
vise à concevoir des systèmes humains, écologiquement responsables, humainement
équitables et économiquement viables en s'inspirant de la nature (biomimétisme) et de la tradition (empirisme). En Algérie,
Fayçal Anseur, formateur et entrepreneur en permaculture
entre la France et l'Algérie et fondateur de AgroPerma, une entreprise de formation dans le
domaine, a tenté le pari d'introduire cette nouvelle approche, loin d'une
conception politique agricole mais qui nécessite un changement profond de
paradigme. Du 1er au 12 avril derniers, l'Institut de technologie moyen
agricole spécialisé d'Aïn Témouchent
(ITMAS) a abrité une formation portant sur le « design en permaculture
» avec la participation d'une vingtaine de stagiaires venus de différents
horizons socioprofessionnels, plongés en immersion totale. Au menu,
l'apprentissage de la conception (design) de la permaculture
avec un travail sur quatre porteurs de projets (ferme et jardin urbain),
explique Fayçal Anseur.
La formation s'est articulée autour de cours théoriques mais aussi de travaux pratiques, mises en situation, activités en groupe et a été assurée par Fayçal Anseur, diplômé d'Etat en maraîchage biologique à Paris et créateur du premier potager en permaculture dans la banlieue parisienne, Nesrine Rouini, doctorante en écologie végétale et designer en permaculture certifiée par le Sonoran Permaculture Guild, aux Etats-Unis, et Karim Tedjani, écologiste et expert de l'environnement et de l'écologie. Le défi de cette formation, pour notre interlocuteur, est d'infléchir l'idée que l'arbre ne soit considéré qu'un mobilier urbain. « Le végétal est absent des villes et Oran gagnerait, comme toutes les villes d'Algérie, à profiter de chaque parcelle de terrain vague au pied des immeubles ou des terres en friche transformées en décharges sauvages pour planter des potagers et des vergers », propose-t-il comme première étape d'une transformation graduelle de l'esprit du citadin. L'effet d'émulation faisant le reste, ces actions individuelles peuvent inspirer une propagation en ondes. L'objectif, après cette première expérience témouchentoise, est de faire une tournée nationale de sensibilisation et de formation et à cet effet, Fayçal Anseur lance un appel aux responsables du secteur agricole pour également bénéficier d'un terrain d'expérimentation qui sera aussi un centre de formation pour les formateurs en permaculture. « Au final, c'est créer des fermes, à taille humaine, scientifique, pédagogique et économique pour proposer une autre alternative et répondre au défi écologique et social», conclut-il. |
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