Le
directeur général des douanes algériennes, Farouk Benhamdi,
a annoncé hier à la chaîne 3 que «des propositions seront présentées aux
pouvoirs publics d'ici quelques jours» pour lutter contre la surfacturation des
importations. Le DGD a précisé qu'un groupe de travail a été créé et qu'un
rapport relatif à cette question va être transmis aux pouvoirs publics. Farouk Benhamdi avoue que lorsqu'un crime financier est constaté,
il est souvent trop tard pour intervenir, du fait que les procédures de
dédouanement ne s'effectuent qu'en dernier lieu.
Selon
lui, le problème est de trouver un équilibre entre le durcissement du contrôle
des flux de marchandises importées et la fluidité de leur enlèvement, « afin de
ne pas pénaliser les opérateurs économiques consciencieux ». De son côté, le président
de l'ABEF, M. Aboud Achour, a réfuté, le jour même
sur les ondes de la chaîne 1, l'existence «de transferts de fonds
systématiques», n'excluant pas que des «erreurs», des «transactions suspectes»
et des «surfacturations d'importations» ont pu se produire, soulignant que les
banques ne disposaient pas de mécanismes leur permettant de contrôler les prix
des matières importées. M. Achour a également exprimé sa satisfaction pour la
mise en place, par le ministère des Finances, du Comité de veille et de suivi
chargé de suivre l'évolution des transferts en devises vers l'étranger. Pour M.
Achour, «le système bancaire algérien exerce un contrôle strict, au point où il
est considéré comme bureaucratique», estimant que «les excès qui peuvent
survenir sont des cas isolés et les banques ne sont pas habilitées à contrôler
les prix des produits importés», ce qui relève «des prérogatives des douanes»,
révélant aussi que «les banques ne déclarent que les transactions suspectes,
lorsqu'il s'agit de gros montants». Le président de l'ABEF a également déclaré
que le nouveau Comité de veille concentre ses efforts sur les principaux
transferts liés à l'importation d'équipements et d'investissements, révélant
que la facture d'importation s'élevait à 40 milliards de dollars. Et à propos
des crédits bancaires, l'invité de la radio chaîne 1 a révélé que leur montant
atteignait les 10.300 milliards de dinars, soulignant qu'il s'agissait d'un
indicateur de la croissance économique.