Le
président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, a démissionné, hier, de son poste, indique un
communiqué de cette institution qui précise que l'ancien ministre de la Justice
« a présenté au chef de l'Etat sa démission du poste de président du Conseil
constitutionnel qu'il occupe depuis la prestation de serment le 21 février
dernier ». Rappelons que Tayeb Belaïz
fait partie des 4 B, avec Bensalah, Bouchareb et Bedoui, à focaliser
la colère de la rue qui a demandé leur départ. En effet, l'une des
revendications majeures du mouvement populaire est la démission de ces 4 B qui
caractérisent la continuité de l'ancien régime à la tête du pays. Sur le plan
légal, on reproche à sa désignation à la tête du Conseil constitutionnel, un
caractère d'illégalité puisque la loi ne permet pas deux mandats à la tête de
cette institution. En effet, il avait été désigné à ce poste le 10 février
dernier en remplacement du défunt Mourad Medelci,
prêtant serment le 21 février 2019 conformément aux dispositions de l'article
183 de la Constitution. Belaïz a été nommé une
première fois à ce poste en mars 2012 alors que le président et le
vice-président du Conseil constitutionnel sont désignés pour un mandat unique
de 8 ans. Quelques heures plus tôt, le parlementaire Hassan Aribi
annonçait, catégorique, le départ imminent d'Abdelkader Bensalah,
Tayeb Belaïz et Noureddine Bedoui. Le député du Front de la justice et du
développement (FJD) de Abdallah Djaballah,
soutenait encore que l'institution militaire aurait décidé de répondre aux
exigences des manifestants qui réclament la démission immédiate de tous les
hommes de l'ex-président Bouteflika. Si la démission de Belaïz
est définitivement actée, celles des autres B n'ont pas été explicitées par Aribi. Les observateurs s'attendent maintenant à une suite
logique des événements avec le départ du chef de l'Etat provisoire et du
Premier ministre dont les jours semblent plus que comptés d'autant plus que les
Algériens ont décidé de rejeter toute activité ministérielle de ses membres.
Dans
le cas de figure où ces personnages sont exclus de l'échiquier politique national,
toujours dans le cadre du respect de la Constitution, il est clair que la
période de transition devra passer par une présidence individuelle ou
collégiale consensuelle qui devra nommer un gouvernement de compétence
nationale qui aura la charge d'organiser l'élection présidentielle. En tous les
cas, la démission de Belaïz ne peut pas être
anecdotique du moment qu'elle annonce d'autres rebondissements. Après la
démission de Belaïz, le Conseil constitutionnel doit
se réunir sous la présidence du vice-président du Conseil pour acter cette
démission conformément aux dispositions de l'article 81 du règlement intérieur
de cette institution. Cet article énonce également que
« le président de la République en est immédiatement informé ».