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Les
syndicats ont autant le droit de revendiquer de meilleures conditions sociales
des travailleurs, défendre leurs intérêts moraux et professionnels que
d'intervenir dans le débat politique du pays ou défendre le pluralisme
syndical. C'est ce qu'a déclaré, hier mardi, le Dr Lies Merabet,
président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Il
a expliqué à la radio nationale que : «nous sommes interpellés, plus que
jamais, pour être là où il faut, au sein de la population et parmi ce mouvement
populaire pacifique». Pour lui, la revendication principale «est au- dessus des
revendications sociales. Avec notamment la fin des pratiques d'exclusion
sociale».
Il a rappelé que le SNPSP est membre fondateur de la Confédération des syndicats autonomes (CSA), qui a, dans un communiqué du 12 mars, dit «non à la prolongation du mandat de l'ex-président, et pour une rupture avec le mode de gestion de l'Etat, et la mise en place des assises pour une république de justice sociale et des libertés démocratiques, dans le cadre de l'appel du 1er Novembre 1954». «Aujourd'hui, plus que jamais, a-t-il ajouté, on est interpellé, à différents niveaux, social et syndical», avant de souligner que «le dialogue social du gouvernement au nom d'un seul syndicat n'a pas été celui escompté par les travailleurs et syndicalistes que nous sommes». Parlant de la pluralité syndicale, qui n'a pas été appliquée, en dépit des lois qui la prévoient, il a expliqué que «dans la pratique, la pluralité syndicale est un concept, la constitution la prévoit, et d'autres lois, mais dans les faits, ce n'est pas le cas, car le gouvernement, les politiques ont préféré maintenir cette pluralité syndicale au niveau de l'expression». «Mais, en réalité beaucoup de blocages, dont le recours à la justice pour empêcher les syndicats autonomes de fonctionner librement, en plus de l'ingérence de l'administration. Des organisations syndicales attendent, pendant des années, pour être agréées», a-t-il rappelé, avant de souligner que l'actuel gouvernement a indiqué que les dossiers des syndicats qui attendent des agréments, seront traités rapidement. M. Merabet rappelle, également, comme harcèlement des syndicats autonomes, les poursuites judiciaires contre les syndicalistes, le licenciement des syndicalistes, etc. Dénonçant l'arrestation de militants syndicaux de l'UGTA, qui ont manifesté, dimanche, pour la démission du SG de l'organisation, le Dr Lies Merabet a souligné, par ailleurs, que «nous sommes pour la liberté syndicale. Il n'est pas question pour nous que l'UGTA disparaisse. Nous sommes en retard par rapport à nos voisins, le Maroc et la Tunisie, qui ont plusieurs organisations syndicales. Nous sommes pour le pluralisme syndical, en Algérie». «Alors, pourquoi une seule union syndicale en Algérie» ? Le président du SNPSP estime d'autre part que «les décisions de la tripartite ont beaucoup contribué à faire sortir les citoyens dans la rue», rappelant que «nous voulons travailler avec l'UGTA, et avec tout le monde pour le pluralisme syndical». Sur un autre chapitre, politique celui-là, il a déclaré que «nous devons, en tant que société civile, organiser et structurer le mouvement populaire, et l'encadrer. Le mouvement populaire doit être organisé autour de quelque chose de concret», a-t-il dit, estimant que «nous sommes dans une phase très difficile». Il s'interroge: «le changement de système, c'est quoi ? Ne plus voir certains responsables qui ont poussé les Algériens à sortir dans la rue? Il faut apaiser les esprits et laisser des signes d'apaisement. Au niveau des partis, il faudrait une opération de toilettage et laisser cette impression de vouloir changer». Car selon lui, «changer le système, c'est changer de mentalité et de comportements», estimant que «les Algériens démontrent un civisme incroyable, et donc c'est aux responsables de donner l'exemple avec des changements à tous les niveaux, revenir rapidement à la légitimité et la légalité». Relevant que la voix du peuple ne doit pas être «détournée», il explique que «la situation a beaucoup évolué comme les revendications portées par le mouvement populaire, et actuellement, les revendications se sont élargies, diversifiées, c'est pourquoi on constate que plus le mouvement dure, plus les revendications se diversifient». Dès lors, il estime important que ce mouvement soit encadré, et «recentrer le débat, revenir à l'essentiel des revendications» populaires. Sur le terrain, il constate cependant que «concrètement, les choses n'avancent pas par rapport aux revendications du mouvement avec l'intronisation de Bensalah comme président par intérim et Bédoui comme chef de gouvernement». «Il faut maintenant revenir à la légalité et organiser les élections présidentielles, et que le nouveau président organise des élections locales pour réorganiser de l'activité des assemblées élues», préconise le Dr Merabet. |
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