Le
patron de l'entreprise de BTP ETRHB, Ali Haddad, considéré comme la seconde
fortune du pays, a été arrêté dimanche, au poste frontière avec la Tunisie
d'Oum Tebboul, à moins d'un kilomètre de la ville
balnéaire tunisienne de Tabarka. Selon plusieurs sources médiatiques, il aurait
été intercepté dans la nuit de samedi à dimanche. Jusqu'au milieu de la journée
d'hier dimanche, il se trouvait toujours à ce poste frontière. Selon TSA, qui
cite une source informée, «les policiers attendent des instructions». Selon
d'autres sources, il aurait été arrêté par des éléments des Douanes
algériennes, dimanche vers 3h00 du matin. Pour ?El Bilad
TV', qui a indiqué qu'Ali Haddad voyageait avec un passeport britannique, il a
été arrêté et serait détenu par la police des frontières. Selon des sources
douanières, les douaniers ont trouvé dans le véhicule un autre passeport, deux
permis de conduire, quatre téléphones mobiles et des sommes d'argent (5.000
euros, 100 dollars et 410.000 DA). ?El Bilad TV'
citant une «source officielle», indique qu'Ali Haddad fait bien l'objet d'une
interdiction de quitter le territoire national et qu'il a été interrogé au
poste frontière d'Oum Tebboul en vertu de cette
disposition. Le 3 mars dernier, il avait fait l'objet de rumeurs selon
lesquelles il aurait été arrêté, à la suite de sa conversation fuité avec
l'ex-directeur de campagne de Bouteflika, Abdelmalek Sellal.
Il a démenti dans une déclaration à un quotidien arabophone ces «rumeurs», et
affirmé qu'il a toujours son passeport et qu'il est «totalement libre» de ses
mouvements.
La
semaine dernière, des avocats avaient interpellé la Banque d'Algérie à prendre
les dispositions nécessaires pour empêcher des transferts de fonds illicites,
qui s'apparentent à des fuites de capitaux. Samedi, c'est l'Union nationale des
ordres des avocats (UNOA), qui a appelé les procureurs de toutes les
spécialisations à «ouvrir des enquêtes sur la corruption liée à l'argent public
dans les plus brefs délais et à prendre des mesures conservatoires». Autre
mesure conservatoire pour empêcher certaines personnes de quitter le territoire
national, dont celles des milieux économiques et politiques, notamment
d'anciens responsables gouvernementaux, et d'entreprises, celle prise il y a
quelques jours par la direction de l'aviation civile, qui aurait décidé
d'interdire le survol, l'atterrissage ou le décollage de jets privés sur
l'espace aérien national. Depuis hier dimanche, tous les avions privés,
immatriculés en Algérie ou à l'étranger, sont interdits de vol selon une
instruction de la direction de l'Aviation civile, qui a été adressée, hier
matin, à tous les aéroports du pays. Tous les jets privés stationnés dans les
aéroports du pays sont cloués au sol. Au moins deux «industriels» algériens ont
des jets privés.