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Les
Algériens ont raison d'être inquiets de ce qui se trame au sommet de l'Etat
après que le général Gaïd Salah a publiquement lâché
le clan Bouteflika et l'a sommé d'activer l'article 102 de la Constitution pour
obtenir la destitution de ce dernier avant la date butoir de la fin de son
mandat le 28 avril. Il y a que le camp présidentiel refuse de donner suite à
l'appel du chef de l'armée et semble déterminé à l'entraîner dans sa chute qui
est désormais inexorable d'autant qu'il s'est trouvé des alliés de circonstance
tout aussi disposés par esprit de revanche à lui prêter main-forte contre un
homme avec lequel ils ont eux aussi un compte à solder. Ce que sachant Gaïd Salah a dramatiquement haussé le ton samedi et proféré
de troubles menaces à l'encontre du clan Bouteflika et de ses alliés de
circonstance qu'il a accusés de «s'affairer à préparer un plan visant à porter
atteinte à l'ANP».
L'angle de riposte choisi par le chef de l'état-major en vue de faire échec à toute menée le visant a été de donner l'impression d'être sur la solution à la crise politique qui secoue le pays en totale symbiose avec le mouvement populaire qui réclame le départ de Bouteflika et du régime. Dans la déclaration qu'il a prononcée à partir de l'état-major et en présence des principaux chefs de l'armée, Gaïd Salah a en effet non seulement réitéré qu'il faut activer l'article 102 mais a aussi repris à son compte l'exigence formulée par le mouvement populaire que cette activation ait pour corollaire celle des articles 7 et 8 de la Constitution qui disposent que la souveraineté populaire est au-dessus de tout et qu'il revient à elle seule de se prononcer sur le processus à suivre pour opérer le changement voulu par le peuple. En mettant en avant la souveraineté populaire et en s'en faisant le défenseur, Gaïd Salah a incontestablement finement joué contre le clan présidentiel et ses alliés dont toutes les tractations et manigances visent à perpétuer le système et le régime avec comme écran trompeur une transition censée devoir opérer leur démantèlement. Dans cette guerre qui oppose les deux pôles du pouvoir finissant le mouvement populaire se doit de dire clairement qu'il n'est pas dupe des intentions qui les animent et de persister dans la revendication du départ de toutes les figures qui en font partie. Les articles 7 et 8 de la Constitution sont le dernier des soucis de cette engeance qui n'aspire qu'à rester le «Rab Edzair» ou à le redevenir quitte à flatter momentanément les Algériens dans le sens du poil et à faire semblant d'être acquise à leurs revendications. |
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