Le porte-parole de la JS Saoura,
Mohamed Zerouati, a révélé que l'élection de l'actuel
président de la FAF, Kheireddine Zetchi
est «irrégulière et illégale». Zerouati qui était
l'invité d'une émission de la chaîne El Bilad TV,
admet avoir participé à cette «élection illégale» le 21 mars 2017 et a tenu de
ce fait «à présenter ses excuses aux Algériens et plus particulièrement aux
footballeurs algériens». «Nous avons trahi Baâmeur
qui était président de la commission électorale. Baâmeur
avait rejeté le dossier de candidature de Zetchi,
mais sur injonction du ministère de la Jeunesse et des Sports, nous avons
accepté ce dossier», a encore révélé Zerouati avec
regret. Il a indiqué que lui et le président de l'ES Sétif, Hacen
Hammar, avaient dirigé la commission électorale et
validé la candidature de Zetchi. «J'ai accepté car
j'ai pu placer Rachid Gasmi dans la liste du bureau
fédéral, alors que Hammar avait placé Messaoud Koussa», a-t-il ajouté, précisant
que ces deux membres du BF devaient protéger les intérêts de la JS Saouara et l'Entente de Sétif à la FAF et à la LFP. Zerouati, qui a avoué «avoir regretté de cautionner
l'élection irrégulière de Zetchi», a révélé que «le
Forum des chefs d'entreprises (FCE) était devenu présent en force à la FAF».
Pour la précision, le FCE est présidé par Ali Haddad, également président de
l'USM Alger et frère de Rebbouh Haddad, membre
influent du bureau fédéral et vice-président de la FAF. Zerouati
a fait savoir aussi que l'élection de Zetchi a été
l'œuvre «d'un groupe composé de deux personnes, la première ayant le pouvoir de
décision et la deuxième le pouvoir de l'argent». Le président de la JSS a évité
de citer des noms, se contentant de dire «qu'il faut s'attendre à d'autres
révélations dans les prochains jours avec documents à l'appui». Plus crûment, Zerouati a précisé que l'ancien ministre de la Jeunesse et
des Sports, El Hadi Ould Ali, le secrétaire général
du MJS ainsi que le directeur général du ministère ont été les artisans de
«l'élection irrégulière de Zetchi», confirmant ainsi
«l'immixtion du MJS dans cette élection». Selon Zerouati,
«les membres du bureau fédéral ont été imposés à Zetchi,
qui ne les connaissait pas». Après ces révélations, Zerouati
a annoncé que des présidents de club sont en train de se concerter pour
provoquer une assemblée générale extraordinaire de la FAF afin de retirer
confiance à Zetchi, sachant que l'AG ordinaire
(bilan) de la FAF est programmée le 26 avril prochain.
Plus grave encore, les
révélations de Zerouati confirment l'injonction de
l'administration centrale (MJS) d'autant plus qu'il évoque des correspondances
qui seront dévoilées dans les prochains jours. Il s'agit de preuves matérielles
suffisantes pour amener la FIFA à intervenir et sanctionner éventuellement la
FAF. Une éventuelle sanction de la FAF risque
d'entrainer l'élimination de l'équipe nationale de la prochaine CAN prévue en
Egypte du 21 juin au 19 juillet 2019 ainsi que la sanction du football
algérien, clubs et sélections, des compétitions internationales. En ce sens, le
CS Constantine risque aussi d'être disqualifié de la Ligue des champions
d'Afrique. Le seul salut pour le football algérien consiste en la décision que
peut prendre Zetchi les prochains jours.