Les
réserves prouvées de l'Algérie en pétrole avoisinaient les 12,2 milliards de
barils en début 2018, estime l'agence américaine d'information en énergie
(EIA).
Dans
une analyse consacrée au secteur de l'énergie algérien, rendue publique lundi
dernier, à Washington, l'EIA précise que toutes ces réserves sont situées en onshore puisque l'Algérie n'a pas encore entamé
l'exploitation de son potentiel offshore, malgré toutes les promesses entendues
çà et là de la part des responsables algériens du secteur de l'énergie
annonçant le début de l'aventure offshore. Ces estimations laissent suggérer,
selon la même source, que les réserves pétrolières du pays sont beaucoup plus
importantes que les estimations données. Ce rapport ne fait que confirmer les
chiffres avancés en janvier dernier et fournis par le journal saoudien
«L'économique» sur la base d'un rapport du ministère saoudien de l'Énergie, de
l'Industrie et des Ressources minérales sur les réserves de pétrole, à la suite
d'un examen indépendant mené par les cabinets de conseil D & M, l'OPEP et
l'EIA. Ce dernier classait l'Algérie parmi les vingt plus grands pays du monde
en termes de réserves prouvées de pétrole. Elle pointait à la 15ème position,
avec 0,8% des réserves mondiales de pétrole, qui sont estimées à 1.48 trillions
de barils à la fin de l'année 2017. Ces réserves sont cependant très loin de
celles du trio de tête composé par le Venezuela (302,8 milliards de barils),
l'Arabie Saoudite (268,5 milliards de barils) et l'Iran (155,6 milliards de
barils). L'Algérie est également distancée par le 13e du classement, le Qatar
avec ses 25,2 milliards de barils. Le rapport de l'agence américaine établit
également un diagnostic sur la situation du secteur énergétique national,
rappelant certaines vérités concernant particulièrement les difficultés
éprouvées par l'Algérie pour booster sa production. «Sans investissement
supplémentaire en amont, le taux de déclin devrait augmenter, entraînant une
baisse de la production», souligne l'EIA. La fluctuation des prix du baril ont
contraint Sonatrach à réviser à la baisse son plan
d'investissement 2018-2022 d'un coût de 56 milliards de dollars. Le rapport
indique, par ailleurs, que le pays peut aussi augmenter la production des
gisements en exploitation en particulier ceux d'Illizi, de Berkine
ou de Hassi Messaoud-Dahar
ainsi qu'il est appelé à améliorer la récupération dans ses champs matures pour
préserver les niveaux d'extraction de brut. Tout en rappelant que l'Algérie
détient les troisièmes plus grandes réserves de schiste au monde, juste après
la Chine et l'Argentine, le rapport révèle que «peu de progrès ont été
accomplis dans la mise en valeur» de cette énergie non conventionnelle à cause
notamment de l'emplacement éloigné des gisements, du manque d'infrastructures
comme les routes et les pipelines et la disponibilité de l'eau. Concernant le
gaz naturel, l'EIA estime que les projets initiés par Sonatrach
dans le Sud-ouest sont d'une importance capitale pour le pays car ils devraient
maintenir ses capacités en termes d'exportation et aussi de satisfaction de la
demande interne. Le rapport explique qu'à moyen terme, les projets gaziers de
cette région du pays, jusqu'ici sous-explorée, devraient aider, une fois entrés
en production, à redresser la production gazière nationale. Pour rappel, les
gisements Reggane Nord et Timimoun,
qui constituent la première étape du projet, sont déjà en production.