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Plusieurs
collectifs et personnalités politiques nationales planchent sur des solutions
et des propositions de sortie de crise, en particulier pour préparer
l'après-avril prochain, en principe la fin du mandat du président Bouteflika.
La première de ces initiatives est venue samedi avec le regroupement au siège
du parti El Bina d'Abdadllah Djaballah,
d'un collectif représenté par des personnalités politiques nationales, qui ont
proposé lors d'une réunion de concertation avec des partis d'opposition et de
représentants de syndicats, d'intellectuels, d'«une feuille de route» devant
ouvrir la voie à une solution politique dans le cadre de «la légitimité
populaire». Cette feuille de route, selon un communiqué du collectif, prévoit
«l'instauration d'une période de transition de six mois au cours de laquelle les
prérogatives du président sortant seront transmises à une instance
présidentielle composée de personnalités nationales connues pour leur
crédibilité, leur probité et leur compétence». En outre ; cette «instance aura
pour mission de prendre en charge les revendications du peuple, alors que ses
membres s'abstiendront de toute candidature ou proposition de candidature lors
des prochaines échéances électorales», selon cette feuille de route, qui
précise que cette instance «aura également à assumer les prérogatives de chef
de l'Etat et à nommer un gouvernement de compétences nationales pour gérer les
affaires courantes». Cette même instance sera chargée d' «instaurer une
instance nationale indépendante d'organisation des élections», et «modifier la
loi électorale pour garantir des élections libres et transparentes», ajoute le
communiqué final de cette réunion, au cours de laquelle il a été décidé de
«poursuivre les concertations autour des questions et démarches complémentaires
pour une meilleure prise en charge des revendications populaires», et «la
définition d'un délai n'excédant pas six mois pour la concrétisation des
clauses de la feuille de route». «Le débat se poursuivra autour de la feuille
de route pour décider des mécanismes appropriés pour la prise en charge des
revendications du peuple», précise la même source, selon laquelle les
participants ont exprimé leur disponibilité à examiner d'autres propositions
susceptibles de prendre en charge ces revendications. Cette feuille de route
doit être «exécutée après la fin du mandat présidentiel actuel». Le même
collectif a appelé l'ANP à aider à «la consécration des attentes populaires
dans le cadre du respect de la légitimité populaire». Les participants à cette
réunion ont par ailleurs lancé un appel au peuple algérien pour «maintenir leur
mouvement de protestation et faire preuve de vigilance face à toute tentative
d'infiltration, de dispersion ou de contournement de leurs revendications».
Plusieurs personnalités nationales ont participé à cette réunion, dont Ali Benflis, Abderrazak Makri, Abdelaziz Rahabi et Tahar Benbaibech. Sur l'absence de certaines personnalités de l'opposition n'ayant pas participé à cette rencontre, Abdallah Djaballah a expliqué qu'elles «ont mandaté les participants à la réunion de concertation pour cautionner toutes les décisions approuvés à l'unanimité». Par ailleurs, un collectif formé d'une vingtaine d'associations de la société civile et de syndicats de l'éducation nationale a proposé le 18 mars dernier une feuille de route en six étapes pour une transition démocratique et une «sortie de crise pacifique» au mouvement de contestation populaire contre le président Bouteflika. Un haut comité de transition La première proposition porte sur le départ du président Bouteflika le 27 avril prochain, à la veille de la fin de sa mandature, et «aucune prolongation du mandat n'est possible et les institutions existantes doivent laisser place aux institutions de la transition». «Il faut en second lieu mettre en place un Haut comité de transition (HCT)», qui serait «une instance collégiale composée de personnalités jouissant d'une autorité morale et bénéficiant d'une large acceptation populaire» qui «aura à incarner l'État», indique la plateforme de ce collectif. Le HCT dans un troisième temps doit installer un «Gouvernement national de transition (GNT)», qui serait composé de «personnalités consensuelles et crédibles pour gérer la période de transition dans des délais raisonnables à définir». Le GNT, poursuit le communiqué, devra notamment gérer «les affaires courantes en assurant la continuité de l'État et la levée immédiate de toutes les entraves liées à l'exercice des libertés civiques, politiques et démocratiques dont la liberté d'association et de manifestation, d'expression et de la presse, syndicales, et de création des partis politiques». Le GNT doit en outre préparer et organiser des «assises du consensus national». «Dans une quatrième étape, ces assises du consensus national auraient à regrouper toutes les sensibilités de la société et des représentants (es) du mouvement, à dégager un consensus national sur les modalités pratiques de mise en place de la Constituante, et réaliser un compromis historique autour des principes fondamentaux inaliénables, au respect de toutes les libertés, des droits humains et de l'égalité», indique encore le communiqué du collectif, selon lequel ces «assises» auront également à «proclamer la naissance de la nouvelle république par un texte fondateur». En outre, il y aura, selon ce collectif, l'élection d'une assemblée constituante chargée d'élaborer la nouvelle Constitution. Cette élection serait précédée par la mise en place d'une commission indépendante d'organisation des élections. «La nouvelle Constitution sera élaborée sur la base du texte fondateur de la nouvelle République démocratique et sociale», précise le collectif. En dernier lieu, et ce sera la sixième proposition d'un plan de sortie de crise, il y aura «le retour à la légalité constitutionnelle», «l'ouverture du champ politique» et «l'organisation des élections générales». Ces propositions ont été notamment signées par la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l'Homme, la Ligue Algérienne des Droits de l'Homme, le Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), Djazairouna, SOS Disparus, le Comité Soutien Vigilance du Mouvement 22 Février (CVVM-22FEV), les syndicats de l'éducation (Satef, Snapest, Snap, Cnes, Snapap?) ou SOS Culture Bab Eloued. De son côté, le Parti des travailleurs (PT) a rappelé samedi sa proposition pour la création de «comités populaires», devant regrouper différentes catégories de la société pour concrétiser les revendications populaires exprimées lors des dernières manifestations pour le départ du président et un changement politique profond dans le pays. La SG du PT Louisa Hanoune a indiqué lors d'une réunion du bureau national du comité des étudiants du parti, que «la seule voie à même de consacrer la souveraineté du peuple est de constituer des comités populaires qui regroupent toutes les catégories de la société, à savoir des étudiants, des travailleurs, des retraités, des personnes aux besoins spécifiques et des jeunes qui mandateront, à leur tour, leurs délégués pour convoquer une assemblée générale nationale et formuler les revendications soulevées par les citoyens». «Les comités populaires sont nécessaires, car il s'agit de préserver le caractère pacifique des marches populaires», a-t-elle indiqué, avant de relever que «la participation de l'ensemble des franges sociales dans la constitution de ces commissions est une consécration effective de la souveraineté du peuple». Pour elle, les slogans exprimés par les manifestants ont défini le contenu politique et socioéconomique des aspirations de la majorité du peuple qui veut «le départ du système politique, et exercer sa pleine souveraineté». Pour le PT, «le régime le plus démocratique qui consacre la souveraineté populaire est le régime parlementaire monocaméral», c'est-à-dire un système parlementaire à une seule chambre. |
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