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Un clan acculé et un pouvoir en pleine panade va quoi faire
par Kharroubi Habib
 La réponse
du peuple au pouvoir qui a essayé de le duper en lui proposant une démarche de
sortie de la crise politique provoquée par l'intention déclarée de Bouteflika
et de son clan de prolonger leur règne finissant a été délivrée ce vendredi
passé d'une façon dont il ne devrait tirer que la seule conclusion qu'il n'a
plus d'autre alternative que d'abandonner l'espoir d'une transition dont il
serait le maître d'œuvre. La balle ayant été de la sorte
renvoyée par le mouvement populaire dans le camp de ce pouvoir, les Algériens
sont en attente de savoir si ayant pris la mesure sidérante de son rejet, il va
avoir la sagesse de s'en remettre à la volonté populaire ou persister à ruser
avec elle en sortant de sa manche une énième feuille de route visant à lui
procurer une prolongation de mandat, mettant en avant des concessions qu'il n'a
pas faites dans la précédente, mais dont le lâcher ne le dessaisira pas du
pilotage et du balisage de la transition. Sauf que les tentatives
successives du pouvoir d'enfumer le mouvement populaire ont
été systématiquement éventées et mises en échec par celui-ci, en leur opposant
des fins de non-recevoir qui sont irrévocables et endossées par le peuple quasi
unanime. Ce pouvoir n'a pu que constater qu'à chaque fois
qu'il s'est avisé de prendre le mouvement populaire qui s'est dressé contre lui
pour un conglomérat de « bisounous » dont il viendra
à bout en lui proposant des variantes de la feuille de route proposée
initialement par Bouteflika mais visant au final le même but : la prolongation
du mandat de ce dernier et le temps pour lui et son clan de se ménager une
sortie la moins humiliante possible et surtout sans danger pour eux, il n'a
récolté qu'un rétrécissement à chaque fois plus probant de sa marge de
manœuvre. En l'état où le pouvoir est acculé par la détermination
citoyenne et ne lui offre pour viatique que son départ, il ne parvient même plus
à trouver des « Messieurs Bons offices » susceptibles de lui négocier une porte
de sortie autre que celle que lui ont désignée les millions de manifestants qui
se sont fait entendre vendredi. Le vide s'installe autour de lui comme le
démontre le refus des politiques, toutes obédiences comprises, de négocier avec
lui sa feuille de route mais aussi les défections de plus en plus larges au
sein de sa propre clientèle politique et sociale. Saura-t-il admettre ce
pouvoir qu'il est parvenu en fin de course et s'en remettrait-il à la volonté
populaire et à ses non négociables exigences ? Ce serait l'inattendu et
improbable service de sa part qu'il peut rendre à un peuple et à un pays qu'il
a malmenés avec arrogance et humiliation pendant deux
décennies.
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